Après deux ans d’hibernation, la rencontre s’est ouverte dans un contexte où la Covid-19 a considérablement affecté les modes de vie et de travail dans tous les secteurs et commence à évoluer vers une endemie avec laquelle tous les pays devront apprendre à vivre.
C’est le ministre de la République démocratique du Congo en charge de la Pêche, qui a donné le ton des travaux placés sous le thème : » Libérer le potentiel de la jeunesse et des femmes pour rendre les systèmes alimentaires plus efficients, inclusifs, résilients et durables en Afrique centrale ». En effet, la contribution à la production, la transformation, la conservation, la distribution et l’utilisation des ressources alimentaires des ces deux couches sociales n’est plus à démontrer. En outre, la crise de la Covid-19 a révélé à suffisance que, la dépendance des pays de cette partie du monde aux importations alimentaires, n’est pas tenable dans un contexte de contraintes évolutives. L’importation d’aliments qu’on peut produire dans la sous-région, est aussi incompatible avec l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD). Tous les pays de la sous-région semblent en avoir pris la mesure, mais il reste concrètement à implémenter des politiques publiques, trouver des ressources et développer des partenariats nécessaires pour la mise en œuvre des solutions capables de réaliser pleinement le potentiel naturel et humain qu’offre l’Afrique centrale, en misant notamment sur la force productrice des jeunes et des femmes. Ces solutions doivent intégrer la nécessité d’accroître et de privilégier les échanges de produits agricoles entre les pays de la sous-région d’une part, et les opportunités qu’offre actuellement l’agriculture numérique et connectée, qui permet également de travailler de manière plus dynamique, plus moderne et d’autre part, facilite de ce fait, les échanges intra régionaux. Aussi, la situation sécuritaire dans certains pays comme la RDC, la RCA, le Cameroun et le Tchad ainsi que les épisodes d’inondation ou de sécheresse dans divers pays de la sous-région, invitent à utiliser des approches adaptées à chaque contexte. Dans toutes ces situations, la résilience doit rester le maître mot pour envisager des solutions durables. Il était question pour les gouvernements des 8 pays de la sous-région, les organisations d’intégration économique sous-régionales (CEEAC), le Réseau des Alliances parlementaires pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle pour l’ Afrique centrale, les partenaires au développement, la société civile et du secteur privé, de définir la voie à suivre dans les années à venir. l’Afrique centrale constitue une région où les défis et les opportunités sont sans cesse renouvelés, en 2021 dans la sous-région plus de 52 millions de personnes souffraient encore de la faim avec 32 % d’enfants de moins de 5 ans présentant un retard de croissance sans faire fi du taux de chômage élevé chez les jeunes et les femmes. Durant 3 jours, les participants ont exploré les opportunités de développement des partenariats et de mobilisation des ressources pour relever les défis à même de transformer les systèmes alimentaires en Afrique centrale pour atteindre les objectifs de developpement durables 2030 et l’Agenda 2063 de l’Union africaine.
Emmanuel MANGUELLE