Placés sous le patronage du président de la République Paul Biya, les travaux étaient présidés par la ministre des Postes et Télécommunications. Pendant trois jours, les représentants des Etats de la sous-région, les administrations et structures concernées par les TIC, ainsi que les acteurs du secteur des Télécommunications et la société civile, ont échangé des idées novatrices afin de façonner un avenir numérique inclusif dans la sous-région.
Depuis la conférence sous-régionale pour le développement de l’économie numérique des pays de l’Afrique centrale tenue du 23 au 25 mai 2018 à Yaoundé, quatre piliers ont été adoptés en vue de la réduction de la fracture numérique, de l’incitation des pays d’Afrique centrale à l’exploration des domaines innovants offrant d’importantes perspectives économiques, tels que l’intelligence artificielle, les métadonnées, l’Internet des objets, le commerce électronique, l’e-éducation, l’e- santé et l’e-gouvernement. En 2023, la réflexion a fait son chemin et porte en elle la conviction que beaucoup reste à faire. « De façon générale, il y a eu plusieurs avancées, avec notamment, la signature le 28 novembre 2019 d’un mémorandum d’entente fixant le cadre général et légal de la coopération, en matière d’interconnexion des réseaux de communication électronique entre le Gabon et le Cameroun. Bien avant, il y a eu le même scénario entre le Cameroun et le Tchad, la pose de plus de 1 500 km de fibre optique, entre le Gabon, le Cameroun, le Congo et la Guinée-Équatoriale», situe Michel Tchonang Linzi, Coordonnateur Régional du Forum sur la Gouvernance de l’Internet en Afrique centrale. Reste que, malgré ces boniments, une bonne partie de la sous-région est encore «quelque peu» sous le jeu de la fracture numérique. Aussi, l’organisation FGI (Forum sur la Gouvernance de l’Internet) fait suite aux recommandations du dernier Forum sur la Gouvernance de l’Internet Monde tenu en 2022 à Addis-Abeba, au cours duquel, le Cameroun a été retenu pour abriter les assises au cours desquelles, il est encore apparu urgent d’élaborer un plan stratégique de développement des infrastructures numériques en Afrique centrale. Dans le présent zoom, les grandes lignes dudit plan.
Pour Minette Libom Li Likeng, « ce rendez-vous était d’autant plus important que nous vivons dans un monde de plus en plus interconnecté ». L’accès équitable aux ressources et aux opportunités numériques revêt donc, selon elle, une signification profonde pour ce secteur qui offre des possibilités économiques, sociales et culturelles. « Vous savez que avec l’ancienne économie, nous avions déjà des difficultés à réussir l’intégration régionale. Et nous croyons que les TIC et le numérique sont un canal qui va obliger, parce qu’on n’a pas de choix, d’être interconnectés », a-t-elle souligné. Pour y arriver, il faudra faire face à un certain nombre de défis. La ministre des Postes et Télécommunications fait, en effet, remarquer que le numérique, en pleine croissance, se heurte à des difficultés, notamment en matière de régulation, d’accès équitable à la ressource Internet, de préservation de la souveraineté et de protection des droits en ligne.Or, pense-t-elle, une bonne gouvernance d’Internet contribuera à renforcer la connectivité et à stimuler le développement économique au sein de la CEMAC, à travers notamment : une infrastructure et connectivité améliorées ; une harmonisation des politiques et réglementations ; la promotion du commerce électronique ; une collaboration pour le développement de contenus locaux ; la promotion de la formation et des compétences numériques.
En clôturant les travaux, Minette Libom Li Likeng a affirmé que les participants ont élaboré un programme de travail qui va permettre à chacun des pays, de mettre en place des infrastructures qui sont ouvertes mais prêtes à être interconnectées, pour que le marché soit un peu plus grand et que l’intégration régionale soit effective tel que souhaité par les chefs d’Etat.
Arrêté sur les principaux axes de réflexions menés au cours des travaux du 30 août au 1er septembre 2023.
1- « Gouvernance numérique et internet : entre souveraineté sous régionale et mondialisation »
Pendant le FGI de Yaoundé, cette session a permis de faire un état des lieux de l’écosystème et d’aborder les enjeux et défis liés à la souveraineté numérique sous mondial régionale face au phénomène de transformation. «À l’image d’une araignée géante, la mondialisation tisse les filaments d’une interpénétration sans précédent des relations internationales contemporaines entre États souverains et dévore goulûment, en vue de l’accomplissement de son œuvre, les contours de leur souveraineté», fait constater Jean Paul Nanga Ayissi, directeur des infrastructures et réseaux d’accès au TIC au ministère des Postes et télécommunications du Cameroun. Et de poser la question : «Quels types de mécanismes transnationaux doivent-on mettre en place pour permettre aux autorités locales (nationales) de réglementer les ressources en fonction de l’intérêt sous-régional ?» Dans la palette d’actions à mener dans le moyen terme, il y a la poursuite du maillage de l’infrastructure à fibre optique afin de réduire la fracture numérique, avec un accent mis sur les anneaux au détriment des boucles optiques dans le déploiement des réseaux de collecte et de distribution à fibre optique; la formation des ingénieurs de la sous-région dans le déploiement de la fibre pour limiter la dépendance aux prestataires étrangers. avec un accent mis sur les anneaux au détriment des boucles optiques dans le déploiement des réseaux de collecte et de distribution à fibre optique ; la formation des ingénieurs de la sous-région dans le déploiement de la fibre pour limiter la dépendance aux prestataires étrangers. avec un accent mis sur les anneaux au détriment des boucles optiques dans le déploiement des réseaux de collecte et de distribution à fibre optique ; la formation des ingénieurs de la sous-région dans le déploiement de la fibre pour limiter la dépendance aux prestataires étrangers.
2- «La solidarité numérique : une réponse locale à l’exclusion numérique»Selon le Dr Raphaël Nlend, conseiller technique N°1 au Minpostel, le FGI s’est employé à sensibiliser les acteurs sous régionaux (étatiques et non étatiques) sur la nécessité d’élaborer des politiques et stratégies plus inclusives pour un meilleur développement du numérique sous régional. Pour contourner les écueils rencontres, suggère le Dr Raphaël Nlend, « il faut accélérer la création d’un Fonds de Solidarité numérique dans le mais d’accompagner le développement des technologies numériques au sein des pays d’Afrique centrale ; accélérer la mise en œuvre de campagnes de sensibilisation visant à informer sur les avantages et l’importance de l’utilisation des technologies numériques ; mettre en place d’un observatoire de la Solidarité Numérique ; élaborer un cadre réglementaire engageant les acteurs clés, visant à faciliter les initiatives opérationnelles liées à la connectivité, à la tarification, à la qualité de service, au renforcement des capacités, à la sensibilisation, et autres aspects connexes; élaborer d’une feuille de route claire pour une migration concertée et réussie vers l’adressageIPv6 et sensibiliser les entreprises en vue de les amener à migrer vers le protocole IPv6».
3-Gouvernance de l’internet et ses impacts sur la diplomatie préventiveCe panel a abordé les questions sur la souveraineté numérique des États, les défis sur la gouvernance de l’Internet, le rôle de la diplomatie et a proposé des outils et solutions pour parvenir à l’équité d’accès à la ressource publique qu’ est l’Internet. Modéré par Nanga Ayissi, (directeur des Infrastructures, et Réseaux d’Accès au TIC/Minpostel), les recommandations suivantes ont été formulées au terme des échanges : renforcer le niveau institutionnel; concentrer les efforts vers et les orienter vers les organismes qui concourent au développement; faire des analyses qui contribuent à régler des problèmes sans retourner dans les mêmes échecs; décourager les demandes d’aide qui ne mènent pas au développement; mettre à contribution les ressources qualifiées pour la prise de décision; mettre en place une diplomatie numérique (pour un partage d’expérience dans un cadre global de coordination sous-régional).
4-Régulation numériqueLes experts présents au FGI sont unanimes : « La convergence entre le secteur des télécommunications et des TIC a favorisé le développement rapide du numérique et la création de services innovants qui améliorent le quotidien des populations. Par ailleurs, l’on voit émerger de nouveaux acteurs (GAFAM, MVNO, etc) qui fournissent des services numériques émergents. Toutefois, l’évolution du numérique n’est pas sans risque. Le caractère transversal et convergent du numérique et la multiplicité des institutions de régulation invitent davantage à édifier une réglementation harmonieuse et une co-régulation pour une transition réussie de la sous-région vers l’économie numérique». Après un diagnostic inhérent à la mise en œuvre des initiatives en matière de régulation collaborative dans la sous-région pour répondre au phénomène de la convergence numérique, «il a été envisagé de ratifier les conventions sous régionales en matières de régulation, sans remettre en cause les souverainetés des États membres et de mettre sur pied un cadre de réflexion communautaire pour harmoniser les points de vue des pays de la sous-région en matière de réglementation. pour une meilleure régulation; adopter les mesures visant à héberger les contenus au niveau local afin de booster les échanges sur le plan sous régional, notamment en rendant gratuit pour l’abonné l’accès aux contenus hébergés localement; rendre contraignant les opérateurs à l’acheminement de leur trafic à travers les points d’échange; promouvoir l’éthique et l’usage responsable de l’Internet, en se basant sur les bonnes pratiques et l’éducation aux médias; harmoniser le cadre juridique sur le commerce électronique pour la sous-région ; mettre en œuvre une coopération internationale pour lutter contre les attaques cybernétiques ; harmoniser les certificats électroniques», explique François Joseph Nnemete Beyeme, sous-directeur de la Réglementation des Télécommunications et des TIC au Minpostel. D’après ce dernier, il est prévu de regarder plus loin en « sensibilisant les utilisateurs à l’usage responsable de l’internet par la promotion des bonnes mœurs, des comportements responsables dans le cyber espace ; en mettant sur pied d’outils de détection des fausses informations «fake news» sur internet; en mettant également en place en relation avec les fournisseurs d’accès Internet, des mécanismes de limitation d’accès des enfants à certains sites Internet; en mettant en place une plateforme de lutte contre les fausses informations «fake news» en intégrant les différents acteurs pour la vérification des informations véhiculées sur internet; en élaborant une cartographie des bonnes pratiques à mettre à jour annuellement; et prendre en compte le civisme et la moralité dans le processus de recrutement des citoyens aux emplois administratifs pour éviter la divulgation des informations confidentielles».
5-Écosystème de la gouvernance de l’internet par l’engagementJeter un regard sur l’environnement de la gouvernance de l’internet en Afrique centrale, c’est s’intéresser à la gouvernance des données et à la protection de la vie privée ; à la cybersécurité (au sens le plus large, des parades contre les attaques informatiques à la lutte contre la désinformation en ligne) ; gouvernance des technologies émergentes et de leurs usages. Versez cela, le FGI recommande de «mettre en place une ceinture numérique afin de promouvoir les innovations et la création des solutions qui correspondent aux besoins réels de l’Afrique; de promouvoir les initiatives inclusives telles que les réseaux et télécentres communautaires en vue de favoriser l’implication et l’accès des jeunes à internet; de promouvoir la création et le développement des plateformes et des contenus locaux en vue de renforcer la souveraineté numérique et de répondre aux besoins spécifiques de la sous-région Afrique centrale ; de recenser les domaines prioritaires en matière de recherche et d’innovation et renforcer les capacités des jeunes dans ces domaines de compétence en vue de la prise en compte de leurs contributions dans le processus d’élaboration des politiques et des stratégies inhérentes à la gouvernance d ‘l’Internet; de mettre en