La poésie… Quand il s’agit de vers, de strophes et de cette expression que l’âme seule sait produire pour toucher la société, le regard se fait toujours plus insistant et l’analyse peu souple. En arrivant à La Maison des Savoirs, la bibliothèque sise au dépôt de sable à Yaoundé, Célestine Bella Owona, l’auteure du recueil de poèmes Ecoute ! paru aux éditions Lupeppo s’attendait à une critique poussée de ses textes.
Elle-même membre du club de lecture 15 Pages Par Jour créé par ACOLITT, l’auteure à l’épreuve des lecteurs ce 05 juillet 2025 a vécu une journée éprouvante mais unique dans la vie d’une plume. Le thème retenu pour conduire l’échange est « ETRE UN HUMAIN ».
Durant les deux heures qui ont porté les diverses appréciations faites de son écriture, l’auteure a suivi les six observateurs qui ont disséqué son livre sur trois aspects particuliers : l’impact de l’œuvre, la poésie en elle-même et la qualité de l’écriture.
- L’impact de l’œuvre
Pour mesurer cet aspect, il a d’abord été relevé la dualité qui habite chaque poème ; ainsi la première caractéristique de l’être humain est trouvée au long du recueil. C’est certainement ce qui permet sa réceptivité facile. Et la question de la foi qui aussi habite la plupart des textes donne au recueil un accès direct au lecteur, car C’est la volonté de Dieu, Destin, Le Bien et d’autres encore rappellent la Liberté en insistant sur ce que Dieu veut et ce que les circonstances et les conditions proposent.
Les lecteurs du club 15 Pages Par Jour ont trouvé que ce travail de Célestine Bella Awono, réalisé il y a plus de vingt ans, est toujours d’actualité et s’adresse directement à la jeunesse d’aujourd’hui. Et justement, plusieurs poèmes, notamment sur la résilience lui sont dédiés. Les jeunes lectrices du club ont été unanimes sur le recueil : il est à mesure de conduire la société vers un meilleur état, car s’il parle de liberté, il évoque surtout la responsabilité de chacun face aux actes, bons ou mauvais, qu’il pose. C’est un texte qui ne condamne pas, car, comme l’a rappelé l’auteure au cours de l’échange : « Je souhaite qu’il y ait plus de paix, et on ne peux y arriver qu’en donnant une chance aux autres de se racheter ».
- La poésie de l’auteure
Le genre exploité étant la poésie, la question Avez-vous ressenti de la poésie en lisant Ecoute ! de Célestine Bella Awono, a été posée. Pour Julie, il aura manqué de cette fantaisie qui transporte le lecteur vers d’autres cieux, ces codes qui obligent l’esprit à un exercice d’élévation afin de rencontrer l’âme de l’auteur. Il lui a été expliqué que ces codes ont été instaurés par diverses écoles et ne sont pas imposables au poète. La poésie libre et simple aussi existe et bien avant tous ces codes ; quant au langage, il appartient au poète.
« J’écris pour qu’on puisse me lire, pas qu’on se demande ce que j’ai bien voulu dire ici ou là. Il arrive, malgré moi, que certaines parties semblent codées. Ce n’est pas calculé », a réagi l’auteure.
Pour les autres, c’est de la poésie, puisque l’âme de l’auteure se vit et se ressent pleinement. Elle n’a pas triché en empruntant les émotions d’illustres auteurs classiques ou contemporains ; il s’agit bel et bien de sa propre expérience de vie, du cheminement de sa pensée authentique. Il s’agit de sa propre écriture.
- La qualité de l’écriture
C’est à ce stade que l’auteure a reçu des conseils avisés pour pouvoir améliorer la qualité de son écriture, autant pour ses prochaines parutions que pour les prochains tirages du recueil en question.
Le travail éditorial, selon l’auteur qui a été au cœur du processus, a été rempli ; mais la lecture a mis en lumière de nombreux manquements au niveau de l’éditeur. Si le texte a reçu la note de 7/10 sur le plan général, parce que ouvert, important pour la société et simple dans son exposé, il reste fortement à corriger pour tenir cette note. Il faudra à l’éditeur, mais aussi à l’auteure, de relever leur niveau de relecture afin d’être en phase avec les standards élémentaires d’une écriture qui se fondent sur le respect premier de la langue qui est utilisée pour faire passer le message.
La séance de partage avec l’auteure a été couronnée par un partage d’eau d’amitié entre les participants, et la promesse d’une littérature encore plus forte s’est scellée dans l’antre de La Maison des Savoirs, cette bibliothèque qui continue d’offrir et d’héberger des rencontres dignes des plus grands moments du Livre de Qualité. Quant à ACOLITT qui œuvre pour une Littérature dynamique, la marche continue et le prochain livre sur la table est LIBRE de Bibiche Kound, paru aux éditions Eclosion.
ACOLITT