Comment ne pas continuer à rendre hommage à celui que tous dénomment précurseur du football africain moderne, à qui il aura imprimé des reformes particulièrement audacieuses. Pourtant au départ rien ne le prédestinait au football, ayant plutôt pratiqué l’athlétisme dans les courses de 400 et 800 mètres, il a également joué au basketball, étant à la base professeur d’éducation physique et sportive, lauréat de l’Institut nationale de la jeunesse et des sports (INJS). Il va ensuite enfiler le maillot de grand passionné du football, il dirige la fédération camerounaise de football de 1986 à 1988 après en avoir été secrétaire général. Il prend le fauteuil de président de la Confédération africaine de football deux ans plus tard après la démission du sortant l’Ethiopien Ydnekatchew Tessema. Pendant près de trois décennies, le 1988 à 2017, damant régulièrement le pion à ses adversaires, il est le dirigeant emblématique de la CAF, un magistère éloquent. Issa Hayatou peut se targuer d’avoir élargi en 1996 le format de la Coupe d’Afrique des nations à 16 équipes, format rendu actuellement à 24 nations de football du continent africain. Défendant sur tous les prétoires les intérêts du football africain, il réussit à obtenir cinq billets qualificatifs de l’Afrique à la Coupe du Monde de football. Grâce à son sens inné du leadership, son flegme diplomatique, son fair-play et le goût poussé du compromis, il donne l’occasion à l’Afrique d’accueillir en 2010, la Coupe du Monde de football, c’était en Afrique du Sud. La Confédération africaine de football et le continent lui sont ainsi redevables pour son immense contribution au développement de football africain durant de longues années comme la nouvelle formule de la Ligue africaine des champions. Il fut également membre du conseil exécutif de la Fifa, instance faîtière du football mondial dont il devient président par intérim à la suite de la suspension Joseph Sepp Blatter entre octobre 2015 et février 2016. Toujours à l’échelle internationale, il a été en 2010 membre du Comité international olympique CIO. Normal donc qu’à l’annonce de son décès à Neuilly-sur-Seine à l’hôpital américain de Paris, le CIO lui ait rendu le suprême hommage. En signe de respect, le drapeau olympique a été mise en berne à la Maison olympique et au musee olympique à Lausanne, en Suisse, une minute de silence a également été observée par les membres du conseil exécutif du CIO réunis vendredi dernier. Le Cameroun s’apprête donc à lui rendre un hommage taillé à la mesure de la grande dimension des sacrifices qu’il a faits pour le football. Ses obsèques vont culminer ce vendredi 16 août 2024 à Garoua sa ville de naissance, ce sera en présence du représentant personnel du chef de l’État, c’est aussi le témoignage marquant doublé de la reconnaissance du Cameroun à cette figure emblématique du football africain, dont l’empreinte demeure indélébile sur le progrès de cette discipline. Incontestablement Issa Hayatou a marqué l’histoire, l’histoire du ballon rond, essuyant même parfois les injustices, sachant avaler les couleuvres comme tout bon leader. Sa mort aura attristée l’ensemble des férus du football africain et même mondial dont il reste à jamais l’un des incontournables sociétaires. Adieu Issa Hayatou !