En prélude à la 32ème édition de la Journée Internationale des Personnes Handicapées,il s’est tenu le jeudi 30 novembre 2023 au Centre national de réhabilitation des personnes handicapées Cardinal Paul Emile Leger (CNRPH) d’Etoug Ebe un atelier d’imprégnation des personnes en situation de handicap à l’utilisation des outils digitaux. À cet effet l’Association des enseignants spécialisés pour l’Inclusion des personnes handicapées au Cameroun (ASESIPH-CAM ) a été sollicité pour l’organisation et l’animation dudit atelier en collaboration avec CAYSTI et les DYNAMIQUES.
Dans un futur proche, le numérique pourrait représenter deux emplois sur trois. Intelligence artificielle, internet, télétravail, enseignement à distance, commerce en ligne, les pratiques digitales se développent dans tous les domaines. De nombreuses entreprises ont engagé leur transition numérique et cherchent aujourd’hui des talents qui possèdent des compétences numériques. Pour autant les personnes handicapées sont peu nombreuses aujourd’hui à tenter leur chance dans ce domaine à fort potentiel. L’ une des principales raisons expliquant cette sous-représentation est la méconnaissance des opportunités du secteur. Les personnes en situation de handicap subissent dans leur vie professionnelle de multiples inégalités et difficultés : se rendre au travail avec notamment l’accessibilité limitée des transports en commun et des parkings, accéder à leur bureau à l’intérieur des bâtiments, rejoindre une réunion, se rendre à la machine à café, récupérer un document à l’imprimante, aller aux toilettes, acheter un repas, etc. A cela peuvent s’ajouter des difficultés de socialisation, comme l’impossibilité de participer à certains événements d’entreprises. Pour de nombreux experts, le télétravail est une chance pour les salariés en situation de handicap. Ils le présentent notamment comme une option très favorable pour celles qui sont à mobilité réduite, car limitant notamment les déplacements. Mais surtout, puisqu’il s’applique à quasiment tout le monde, sans distinction liée à la santé, il estomperait les différences et “les inégalités avec les valides”
“Personne n’a besoin de s’adapter spécialement à l’autre. En pratiquant la visioconférence avec les collègues ou en usant les outils collaboratifs en ligne, tous les travailleurs font le même effort d’adaptation. Le télétravail permet également aux personnes en situation de handicap de choisir un peu plus librement leur lieu d’habitation et de concilier certains impératifs liés à leur situation de handicap et l’organisation du travail ». Précise Edy un participant à l’atelier. Outre les opportunités d’emploi, le numérique offre de nombreuses possibilités en matière d’accès à l’information et pour développer les échanges. Pour les personnes en situation de handicap, il ouvre la voie à de nouvelles solutions pour compenser le handicap, gagner en autonomie dans la vie quotidienne et dans l’emploi. De nombreuses solutions existent, certaines sont anciennes comme les souris, les logiciels de synthèse vocale ou les claviers ergonomiques, d’autres sont plus récentes, comme des applications permettant à des personnes sourdes ou malentendantes de suivre des conversations de groupe, par exemple en sous-titrant les appels ou les visioconférences, ou en les traduisant en langue des signes. Pour autant, il est impératif de veiller à l’accessibilité de ces technologies et services afin qu’ils soient inclusifs et ne génèrent pas de nouvelles fractures.
les mêmes experts observent que le télétravail peut aussi “accroître le risque d’isolement des personnes déjà fragiles”, et qu’il “pourrait aussi aboutir à de nouvelles formes d’exclusion sociale, si les personnes en situation de handicap sont mal accompagnées dans cette transition”.
L’enjeu étant que les relations entre numérique et handicap soient vertueuses et contribuent à réduire les inégalités et favoriser l’inclusion.
E.M