Anne-Christiane Nnomo Essama incarne la rigueur et la passion au service de la santé publique. Depuis ses premières études jusqu’à l’obtention de son doctorat à l’Université Catholique d’Afrique Centrale, son parcours illustre un engagement constant. De l’école normale à l’École des sciences de la santé, elle a su allier connaissances théoriques et compétences pratiques, enrichissant son expertise à chaque étape. Sa détermination lui a permis de naviguer avec précision entre formation académique et expériences cliniques, préparant le terrain pour un travail scientifique ambitieux et inédit.
Sa thèse explore l’influence de la gestion des multimorbidités et du déploiement des ressources sur le vécu des patientes atteintes du cancer du col de l’utérus dans deux hôpitaux de Yaoundé. Cette recherche met en lumière les interactions complexes entre organisation des soins, contraintes structurelles et expérience individuelle, offrant une perspective originale et complète. Chaque observation, chaque entretien, reflète l’attention minutieuse portée à la réalité des femmes, garantissant la fiabilité et la profondeur des conclusions.
L’originalité de cette étude réside dans son approche interdisciplinaire. Sous la co-direction du professeur Sando et de l’anthropologue médicale Pr Likeng, elle combine données cliniques et récits ethnographiques. Cette méthodologie permet de saisir simultanément les aspects objectifs du traitement et la dimension subjective du vécu, offrant une compréhension nuancée du fardeau de la maladie. Le travail dépasse la simple description, intégrant des analyses épidémiologiques rigoureuses et contextualisées.
Au-delà des chiffres, la thèse place l’expérience des patientes au centre de l’analyse. Douleur, anxiété, ruptures socioprofessionnelles et difficultés financières sont examinées avec précision. L’étude comble ainsi un vide scientifique, car elle se concentre sur les vécus plutôt que sur les protocoles ou les taux de survie. Les résultats fournissent des informations essentielles pour améliorer l’organisation des soins et renforcer la prise en charge des femmes, tout en offrant des pistes concrètes pour l’action des professionnels de santé et des décideurs.
