Relance de l’association I Love Geomatics : une nouvelle dynamique pour la géomatique au Cameroun

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Le 5 avril dernier, un souffle discret a traversé l’assemblée générale d’I Love Geomatics, marquant la résurgence d’une entité longtemps en veille. Cette rencontre, nourrie à la fois de réminiscences et d’élans, a permis aux esprits réunis d’évoquer les sillons déjà tracés tout en dessinant, d’un geste collectif, les contours d’une espérance renouvelée. Depuis le repli imposé par les bouleversements sanitaires, l’élan initial semblait s’être dissous, rendant cette résurgence aussi vitale qu’attendue.

Autour du même cercle, regards connus et présences inédites ont mêlé leurs voix. Il ne s’agissait plus de remettre simplement une structure en marche, mais d’attiser une flamme, de libérer une pulsation enfouie, d’ériger des ponts entre savoir-faire, démarches et territoires. L’enjeu désormais consiste à instaurer une osmose capable d’ériger la discipline en langage stratégique, révélant des compétences enracinées, trop souvent invisibles aux regards pressés.

Science des formes et alphabet des paysages, la géomatique noue des relations fines entre la matière et ses échos numériques. Par l’alliance subtile de modélisation, étude spatiale et représentation visuelle, elle propose une compréhension singulière des reliefs terrestres. Les systèmes d’information géographique, instruments centraux de cette approche, confèrent une profondeur nouvelle aux espaces pensés, les rendant lisibles sous des angles insoupçonnés.

Aujourd’hui, cette technologie irrigue des domaines variés : aménagement, conservation, distribution ou encore analyse comportementale. Elle révèle des trames complexes, rend possibles des ajustements plus justes, éclaire des dynamiques que les yeux seuls ne perçoivent pas. En dévoilant les structures invisibles du quotidien, elle accompagne les choix vers un équilibre subtil entre innovation, environnement et humanité.

Au cœur de cette mutation, les SIG jouent un rôle de révélateur. Ils ne se limitent pas à représenter : ils interprètent, croisent, reconfigurent. À l’époque où chaque donnée possède une localisation implicite, ces dispositifs deviennent les repères d’un monde mouvant. Ils rendent compte des circulations, lisent les organisations et dessinent les marges d’un futur à inventer.

Créée en janvier 2015, I Love Geomatics s’ancre dans cette trajectoire. Sans but marchand ni ancrage partisan, elle se définit comme un espace de dialogue, un lieu de fermentation d’idées où se rencontrent spécialistes, néophytes et esprits curieux. Sa mission : donner une voix aux géodonnées, en explorer les usages et éveiller une attention commune sur leur portée sociale.

Son action prend plusieurs visages : transmission, appui aux structures, partage de savoirs, soutien à la créativité. Forte d’une pluralité disciplinaire — allant de l’hydrologie à la cartographie, de la statistique à la conception — l’association propose une vision transversale, propre à faire naître des réponses en phase avec les exigences contemporaines.

Guidée par Armel Mvogo Moto, figure respectée des systèmes d’analyse spatiale, l’organisation trace sa voie. Porté par un long cheminement entre préoccupations sociales et défis écologiques, il oriente les efforts vers un horizon durable. Son approche, enracinée dans la complexité du réel, donne à la structure une orientation sensible, attentive aux temporalités comme aux ressources humaines.

Ce 5 avril, une nouvelle équipe a été élue, portant les attentes d’une génération tournée vers le renouveau : Zobo Mbele Henri assurera la présidence, secondé par Metchum Anne Divine. Atoba Tonkey Audrey prend la charge du secrétariat, assistée par Alima Judith, tandis que Tanga Hermine veille à la gestion financière. Achille Ze surveille la rigueur des comptes. Kwanang Kathy et Ngnintedem Idriss, en qualité de censeurs, garantissent l’intégrité de la démarche. Les liens extérieurs seront tissés par Tchuembou Talom Boris, Noulaguapé Florine Gustave Gaëlle et Matagne Manuela. Quant à la communication, elle est confiée à Hianga Gertrude et Eopi Tazo Remcel Dumont.

Dans cet élan, un terme cristallise toutes les intentions : convergence. Il s’agit de rassembler les forces, d’accorder les trajectoires, d’élever la géomatique au rang de levier stratégique au service des politiques, des engagements privés et des mutations locales. En s’appuyant sur les intelligences dispersées du territoire, I Love Geomatics souhaite devenir un repère dans le paysage numérique du Cameroun et, plus largement, dans la région tout entière.