Leadership féminin et transition écologique : De l’ombre à la lumière citoyenne

À l’abri des murs feutrés de la Fondation Solomon Tandeng Muna, le 22 juillet 2025, un souffle nouveau s’est levé. Une soixantaine de femmes, venues de divers quartiers de la commune de Yaoundé II, ont pris place dans un cercle de parole, pour esquisser les contours d’un avenir plus juste, plus vert, plus vivant. À travers le projet EcoPô, soutenu par la municipalité, ce talk-show dédié au leadership politique féminin et à la transition écologique a jeté les bases d’un engagement collectif aux racines profondes.

Les mots ont jailli, clairs et fermes, pour décrire un paysage politique encore inégal, où la moitié du ciel peine à faire entendre sa musique. Dans les arcanes du pouvoir, les femmes avancent à pas discrets, souvent empêchées par l’ombre d’un système qui ne les nomme pas. Pourtant, elles sont là, porteuses d’idées, capables d’élan, prêtes à faire éclore la cité autrement. Ce jour-là, c’était le temps du réveil, celui où les silences se transforment en semences.

L’atelier s’est voulu espace d’éveil, d’ancrage, d’élévation. Des voix inspirantes, choisies avec soin, ont tissé des récits de courage et de résilience. Elles ont montré qu’un leadership enraciné dans la proximité peut déplacer les lignes. Qu’il n’est pas besoin de tribunes flamboyantes pour bâtir des mondes neufs. Chaque femme ici présente portait en elle une graine d’espoir, une promesse à faire germer dans les rues, les écoles, les marchés, les associations, là où la vie palpite.

Il ne s’agissait pas d’un simple plaidoyer pour l’équité, mais d’un appel à l’action. Ramasser les déchets d’un sentier, sensibiliser les voisines, prendre la parole lors d’un conseil local : autant de gestes simples, mais puissants, pour dire que la transition écologique n’est pas une idée lointaine. Elle commence au coin d’une ruelle, dans l’éclat d’une décision partagée, dans le murmure d’un engagement silencieux mais tenace.

Les chiffres, froids mais éloquents, sont venus rappeler les déséquilibres encore présents. Dans un pays où les femmes représentent la majorité de la population, leur absence dans les lieux où se décident les orientations communes laisse un goût d’inachevé. Et pourtant, dans les champs, les ateliers, les foyers, elles incarnent déjà une écologie du quotidien, une manière sensible de prendre soin de ce qui relie l’homme à la terre.

À l’issue de la rencontre, une volonté claire a émergé : formuler dix propositions concrètes pour nourrir un leadership plus inclusif, enraciné dans les valeurs de partage, de justice et de responsabilité. Cette journée n’était pas un point d’arrivée, mais une invitation à tisser des liens durables entre politique et environnement, entre parole et action, entre rêve et réalité. Car lorsque les femmes se lèvent, ce n’est pas seulement un chapitre qu’elles écrivent, c’est tout un livre qu’elles ouvrent sur demain.