Pensé comme un trait d’union entre deux économies complémentaires, le Forum économique Maroc–Cameroun Bridge s’affirme comme une plateforme stratégique de coopération bilatérale. Entre diplomatie parlementaire, partenariats économiques, innovation et coopération universitaire, l’initiative ambitionne de structurer durablement les échanges entre Rabat et Yaoundé, au-delà des symboles et des déclarations d’intention.
À l’heure où les discours sur l’intégration africaine peinent souvent à se traduire en mécanismes concrets, le Forum économique Maroc–Cameroun Bridge entend se démarquer par une approche résolument opérationnelle. La désignation de l’Honorable Célestin Tabouli, député à l’Assemblée nationale du Cameroun, membre de la Commission de la production et des échanges et vice-président du Réseau des parlementaires pour la promotion de l’entrepreneuriat privé, comme chef de la délégation camerounaise, donne à cette initiative une portée institutionnelle assumée. Elle traduit la volonté de faire dialoguer sphères politique, économique et entrepreneuriale autour d’objectifs clairement identifiés.
Porté par l’Association des Jeunes Entrepreneurs du Cameroun (AJEC), en partenariat avec Entrepreneur Z, le forum s’inscrit dans une dynamique de mise en réseau des acteurs économiques des deux pays. L’ambition affichée est de favoriser l’émergence de partenariats durables, de stimuler les investissements et de créer un cadre structuré de coopération entre institutions publiques, entreprises privées, universités et porteurs de projets. Une vision qui place l’entrepreneuriat au cœur des leviers de transformation économique, tout en revendiquant une Afrique jeune, connectée et solidaire.
Les premiers échanges ont donné le ton. Les discussions engagées avec le Centre régional d’investissement de Rabat–Salé–Kénitra ont permis d’aborder des enjeux centraux tels que l’amélioration du climat des affaires, l’attractivité des investissements directs étrangers et la circulation de l’information économique. Le croisement des regards, entre les atouts présentés par les autorités marocaines et les opportunités mises en avant par la partie camerounaise, a dessiné les contours d’une coopération fondée sur la complémentarité plutôt que sur la concurrence.
La dimension académique du forum est venue enrichir cette architecture. Consacrée à la coopération universitaire, une séquence de haut niveau a ouvert le débat sur les conditions d’une collaboration scientifique durable entre les deux pays. Mobilité des étudiants et des enseignants, partenariats interuniversitaires, mutualisation des ressources de recherche et innovation partagée ont structuré les échanges, traduisant la conviction que le développement économique ne peut être dissocié de l’investissement dans le capital humain et le savoir.
Sur le plan diplomatique, la présence active de la représentation camerounaise au Royaume du Maroc a renforcé la crédibilité institutionnelle de l’initiative. Elle rappelle que ce forum ne se limite pas à un événement ponctuel, mais s’inscrit dans une trajectoire plus large de rapprochement stratégique entre deux États qui partagent des intérêts économiques et des visions convergentes du développement.
Moment fort de cette dynamique, la signature d’un mémorandum d’entente entre l’Agence de promotion des investissements du Cameroun et l’Agence marocaine de développement des investissements et des exportations marque une étape décisive. Par cet engagement, les deux institutions affirment leur volonté de densifier les échanges d’informations, de mieux canaliser les opportunités et de consolider une coopération économique appelée à s’inscrire dans la durée.
Au-delà des rencontres et des déclarations, le Forum économique Maroc–Cameroun Bridge se présente ainsi comme un laboratoire de l’intégration économique africaine à échelle humaine. Un espace où la diplomatie se conjugue à l’entrepreneuriat, où le savoir dialogue avec l’investissement, et où l’avenir se construit moins dans les slogans que dans les passerelles concrètes entre territoires.
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