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La finance islamique s’impose comme moteur de croissance en Afrique centrale

La finance islamique prend une place croissante au cœur des stratégies économiques en Afrique centrale. Organisée par African Islamic Finance Consulting (AIFC) en partenariat avec la Ligue des Cadres Musulmans du Cameroun (LICAM), la troisième édition des Journées Communautaires de la Finance Islamique – CEMAC met en lumière l’engagement de la communauté musulmane locale dans ce secteur en plein essor. Rassemblant décideurs, experts internationaux, entrepreneurs et institutions financières, cette rencontre souligne les enjeux d’un modèle financier éthique, compatible avec la Charia, et porteur de nombreuses opportunités.

Hassan Belibi Noah, DG d’AIFC

L’événement s’articule autour d’un forum d’échanges et d’une formation spécialisée destinée à renforcer les compétences des acteurs économiques. Quatre panels analysent les avantages de la finance islamique, les rôles de ses intervenants, ainsi que les récents cadres réglementaires adoptés au sein de la CEMAC. Parallèlement, des modules approfondis abordent les principes fondamentaux, la gestion des risques et le marketing des produits financiers conformes à la Sharia. Ces sessions visent à accroître la maîtrise technique des participants issus des banques, microfinances, administrations publiques, universités et société civile.

Mot du représentant de la LICAM 

La contribution de la finance islamique au développement local se traduit par des projets concrets, soutenus notamment par la Banque Islamique de Développement (BID). Depuis la construction emblématique du barrage de Song-Lu-Lu, ce mode de financement a favorisé l’émergence d’infrastructures majeures, dans les secteurs routier, énergétique, agricole ou sanitaire. La stratégie nationale de développement 2020-2030 intègre désormais ce levier, en valorisant son potentiel d’inclusion financière, surtout pour les populations rurales souvent marginalisées.

Au sein du paysage régional, un cadre réglementaire structuré garantit la sécurité et la pérennité des opérations islamiques. Des textes adoptés par les autorités monétaires encadrent les activités des établissements de crédit et d’assurance, tout en promouvant la transparence et la conformité éthique. En parallèle, des initiatives comme la plateforme d’e-learning d’AIFC diffusent un savoir spécialisé, contribuant à la montée en compétences des professionnels et au déploiement harmonieux de la finance islamique sur le continent.

Allocution du représentant du Minepat

L’innovation financière s’accompagne aussi d’une dynamique sociale forte, avec le développement d’instruments adaptés au tissu économique local. La Zakat, le Waqf ou le Micro-Takaful s’imposent comme des outils performants pour soutenir les petites entreprises, les artisans et les initiatives solidaires. Cette approche, en phase avec les exigences du développement durable, représente une alternative crédible face aux systèmes conventionnels parfois marqués par la spéculation excessive.

L’essor de cette industrie, conjugué à une volonté politique affirmée, conforte l’Afrique centrale dans sa capacité à intégrer des mécanismes financiers éthiques et inclusifs. Les efforts conjoints des institutions, des acteurs privés et de la société civile traduisent une vision partagée, centrée sur la croissance équitable et la diversification des sources de financement. Ce modèle, reconnu internationalement, témoigne d’une résilience prometteuse face aux aléas économiques mondiaux, tout en renforçant la souveraineté financière des pays membres.

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