À l’approche du scrutin présidentiel du 12 octobre 2025, le candidat du Social Democratic Front, Joshua Osih, a présenté à Yaoundé les grandes lignes de son projet. Il a affirmé que la compétition électorale devait s’articuler autour d’idées, de bilans et de capacités réelles de gouverner, et non se réduire à des débats stériles ou à des querelles d’appartenances. Dans son propos, il a dénoncé un système institutionnel verrouillé par une Constitution hyperprésidentialiste, qui confisque les initiatives locales et empêche toute dynamique de transformation.
Pour y répondre, il propose de refonder l’État en instaurant un fédéralisme à trois niveaux et un régime semi-parlementaire, afin de rééquilibrer les pouvoirs et de redonner aux collectivités la maîtrise de leur destin. Selon lui, la République doit rester la seule boussole, loin des personnalités sacralisées ou des clivages identitaires, pour replacer la compétence, la probité et la cohérence au cœur du choix démocratique. L’enjeu, a-t-il martelé, n’est pas la conservation du trône, mais la construction d’un pays où la justice sociale, l’égalité des chances et la souveraineté populaire deviendront réalité.
Face aux résultats jugés décevants des précédents plans de développement, de la Vision 2035 au SND30, l’orateur a rappelé l’écart entre promesses et réalisations. Croissance faible, pauvreté persistante, industrialisation limitée et gouvernance défaillante dressent le tableau d’une économie incapable d’atteindre ses propres objectifs. Pour rompre avec cet immobilisme, il affirme s’appuyer sur des consultations menées depuis 2023, associant populations, mouvements partenaires et organisations sociales, afin de bâtir une feuille de route qui place le citoyen au centre.
Cette stratégie repose sur cinq étapes : des mesures immédiates dès le premier jour, cent jours pour ramener la paix dans les régions anglophones, une année pour restaurer l’unité nationale, trois années pour refonder les institutions et un mandat complet pour réaliser la transformation socio-économique. Dans ce schéma, les préoccupations populaires se déclinent en neuf grands chantiers : institutions, gouvernance, inclusion, économie, santé, éducation, infrastructures, culture et numérique. Chaque domaine fait l’objet d’engagements précis visant à briser les cercles de précarité et à bâtir une prospérité partagée.
Le programme annonce ainsi une justice indépendante, une lutte rigoureuse contre la corruption, une décentralisation effective des ressources, un climat d’affaires favorable à l’initiative, une couverture santé universelle progressive, une éducation axée sur les compétences et un soutien massif à l’agriculture ainsi qu’à la transition énergétique. Arts, sport, culture et diplomatie complètent cette architecture destinée à faire du Cameroun un acteur majeur dans sa région et au sein de l’Afrique continentale. Chaque axe est accompagné de projections budgétaires et de données chiffrées, afin d’illustrer la faisabilité des ambitions affichées.
Clôturant son allocution, Joshua Osih a insisté sur la nécessité d’un contrat social clair, de mécanismes institutionnels crédibles et d’une stratégie économique tournée vers la création de valeur sur le territoire. Il a invité ses compatriotes à tourner la page du blocage et à écrire ensemble celle de la renaissance nationale. « Le Cameroun n’est pas condamné à l’impuissance », a-t-il lancé, appelant à l’unité des régions et à la mobilisation citoyenne pour un pays juste, prospère et digne de ses promesses.