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ENTRETIEN AVEC Pauline ONGONO, présidente de ACOLITT, promotrice du Salon du Promoteur Littéraire Online (SAPLO)

  • Qui est Pauline ONGONO ?

Réponse : Je vous avoue que c’est une question à laquelle j’ai de plus en plus du mal à répondre. Je suis Camerounaise et je vis au Cameroun. J’ai une formation académique de bibliothécaire et archiviste et j’ai choisi ce métier à l’âge de 11 ans. Au fil du temps, j’ai suivi plusieurs autres formations : relecture, transcription, écriture de scénarios, secrétariat bureautique et en ce moment, marketing digital… Et sur le terrain, j’ai appris la communication/promotion littéraire et l’organisation des événements littéraires. Je suis la présidente de ACOLITT, une association littéraire basée au Cameroun et membre de Ghosts Universe, vers le livre de qualité. Alors, qui est Pauline ONGONO ? Elle est bibliothécaire, relectrice, transcriptrice (audio / vidéo pour Word), organisatrice d’événements littéraires, coach de bibliothéconomie et de communication littéraire, scénariste, communicatrice/promotrice littéraire, nantie de 4 prix littéraires, présidente d’association…

  • Pourquoi ACOLITT ?

Réponse : Ayant fait certains constats, nous avons décidé d’apporter notre pierre à l’édifice. Le livre de qualité et la littérature dynamique fondent notre leitmotiv. Vu qu’il n’est pas toujours aisé de rassembler physiquement les gens, nous nous servons à un pourcentage élevé du digital. C’est d’ailleurs un secret de polichinelle, avec le digital, ça va plus vite.

En plus de mes qualifications exposées plus haut, ACOLITT propose aussi la traduction littéraire et le coaching littéraire en écriture créative, lecture créative, relecture et traduction.

ACOLITT a été mise sur pied en janvier 2022. C’est un rassemblement de personnes très amoureuses de littérature et du bien-être des acteurs du livre. De manière non exhaustive, font partie de cette association : Ray NDEBI (l’un des meilleurs traducteurs de sa génération – du français à l’anglais et vice-versa), Dominique GNINTELAP (Voix off et blogueuse littéraire), Maeva GUEDJEU (autrice en herbe), Aristide AYOLO (DP ÔLivre et promoteur Editions Afribook), Liza Pierrette (comptable), Ginette AWONO (traductrice allemand – français – allemand)…

ACOLITT a été reconnue meilleure association littéraire au Cameroun en 2023, à la deuxième édition des Etoiles de l’édition camerounaise organisée par le CREPLA.

  • ACOLITT organise des événements à n’en point finir. Il ne se passe pas un jour sans qu’on ne voie un nouveau projet de ACOLITT et toujours avec des noms originaux : Njokas littéraires, Ça Day-Livre, Kalara Times, A la barre… et bien d’autres. Vous avez récemment organisé une semaine pour les relecteurs et les traducteurs et en ce moment, vous organisez un salon pour le promoteur littéraire, le SAPLO. C’est quoi le SAPLO ?

Réponse : Je vous remercie déjà pour ces constats. Tout comme la Readers and Translators Week Online (RTWO), la semaine des relecteurs et traducteurs en ligne, le SAPLO est un événement en ligne qui met le promoteur littéraire au-devant de la scène. Les promoteurs littéraires mettent en avant les autres acteurs du livre, très souvent au prix de nombreux sacrifices (argent, temps, etc.) et parfois ne reçoivent même pas le moindre « merci ». Je parle en connaissance de cause. Pour la petite histoire, c’est le FILIGA de monsieur Rosny Le Sage Souaga, le premier festival à remettre un prix du promoteur littéraire lors de sa première édition en 2022. Et pour me vanter un peu, je suis celle qui avait été choisie (rires) et c’était mon premier prix. Au Gabon ! Tout comme le relecteur et le traducteur, le promoteur littéraire n’est jamais ou pas vraiment mis en avant comme le sont les auteurs ou les éditeurs, par exemple. D’où nos choix d’organisation. En outre, axée innovation, ACOLITT a souhaité apporter une chose qui n’existait pas dans le monde.

  • C’est réellement innovant, ces deux événements ! Pourquoi en ligne et à quoi devons-nous nous attendre durant le SAPLO ?

En ligne tout simplement pour rassembler le plus de personnes concernées. Comme souligné plus haut, il n’est pas toujours aisé de déplacer les gens.

Pour cette première édition du SAPLO, ACOLITT est ravie de l’engouement des acteurs concernés. Ce sera une nouvelle occasion de consolider la communauté littéraire. La communication que nous faisons autour des participants peut être un plus pour chacun. En outre, la série d’échanges permettra de soulever des sujets qui permettront aux promoteurs littéraires et autres acteurs du livre de s’autoéduquer et… bien plus.

Pour cette première édition sous le thème « Communiquer pour exister », nous avons retenu 41 (quarante et un) panelistes qui échangeront autour de 09 (neuf) thématiques ; du 21 au 27 octobre 2024, sur les pages Facebook ACOLITT, Salon du Promoteur Littéraire – SAPLO, et sur notre compte LinkedIn (ACOLITT Ray-Pauline). Nous continuons de recevoir des demandes de participation, malheureusement, la liste est pleine. Nous invitons chacun à suivre nos pages et à être des nôtres dans les commentaires, du 21 au 27 octobre 2024. Le planning sera bientôt publié.

  • Communication et gratuité. Comment vivez-vous cet équilibre ?

Réponse : Je vous avoue que je ne comprends pas pourquoi la majorité pense que la communication doit être gratuite. Des auteurs sont prêts à verser des centaines de mille chez l’éditeur ; l’éditeur ne travaille pas gratuitement, encore moins l’illustrateur, le libraire, le diffuseur, le bibliothécaire… Pourquoi la communication qui met en lumière ces initiatives littéraires devrait-elle être complètement gratuite ? Et j’utilise le « complètement » à dessein, car il y a des choses que nous pouvons faire gratuitement et d’autres pas. Chacun devrait donc savoir que ce n’est ni par haine ni par jalousie que ACOLITT – s’il faut parler de notre cas et de ce qui est souvent dit – dit souvent « NON » à certaines demandes. Nous travaillons énormément dans l’ombre et plusieurs membres de ce groupe en sont témoins… Mais nous sommes aussi des êtres humains, nous payons des factures comme tout le monde et nous mettons notre temps à disposition. Et à défaut d’argent, le partenariat devrait être gagnant-gagnant.

  • Que pensez-vous de l’espace littéraire africain aujourd’hui ?

Réponse : Du bien et de l’espoir. Des gens se plaindront et mettront toujours en avant ce qui ne marche pas. Mais que fait-on de ce qui marche ? En 2019, quand je commence vraiment à pousser fort en tant que promotrice littéraire, la majorité des choses se tenait sans dynamisme. Mais regardez tout ce qui se fait aujourd’hui… Regardez les nombreuses et magnifiques initiatives mises sur pied chaque jour en Afrique et par les Africains. Regardez ces hommes et femmes qui sortent de l’ombre tous les jours… Des choses changent, même sur le plan de l’administration, et même si ça ne va pas au goût rythmique de tout le monde.

La perfection n’existe pas et n’existera sûrement jamais. Alors continuons de la frôler chaque jour. Et à mon avis, pour y arriver, il faut aussi que chacun fasse ce qu’il a à faire et le fasse comme si c’est la dernière chose qu’il fait dans son existence. Editeurs, produisez des livres de qualité ; auteur, formez-vous et pratiquez correctement votre langue d’écriture ; lecteurs, achetez des livres et partagez vos lectures et de manière objective ; etc.

  • Quel est le dernier mot de la primée à titre personnel quatre fois et une fois pour ACOLITT ?

Réponse : Lire des livres délivre ! Merci à vous.

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