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Crise énergétique et désengagement climatique : un sombre présage

L’événement mondial marquant ce début d’année 2025 est sans conteste la prestation de serment du 47e président des États-Unis. Lors de son discours d’investiture, Donald Trump a fait une annonce aux implications lourdes pour la planète : les États-Unis se retirent des accords de Paris sur le climat.

Pendant ce temps, au Cameroun, l’instabilité énergétique persiste malgré des investissements colossaux. En quinze ans, 3 000 milliards de francs CFA ont été injectés pour améliorer l’approvisionnement en électricité. Pourtant, au lieu d’un accès plus fiable, les coupures de courant – ironiquement surnommées « jeux de lumière » par les Camerounais – restent monnaie courante. Cette année encore, le ministre de l’Eau et de l’Énergie a dressé un constat alarmant : les réserves d’eau sont insuffisantes dans les barrages, réduisant drastiquement la capacité des centrales hydroélectriques. Song Loulou et Edéa enregistrent une perte de 70 MW, Memve’ele ne délivre plus que 35 MW sur les 200 attendus, tandis que les centrales thermiques de Dibamba et Kribi sont à l’arrêt. En janvier, il manquait déjà deux milliards de mètres cubes d’eau, une situation qui annonce des délestages prolongés jusqu’en mars.

Si ce scénario rappelle étrangement celui de l’an dernier, un élément nouveau vient noircir le tableau : la décision des États-Unis de quitter les accords de Paris. Fidèle à son slogan « America First », Donald Trump a confirmé une série de mesures protectionnistes, allant de la taxation des produits étrangers à la refonte de la politique migratoire, en passant par la reprise des forages pétroliers. L’abandon des engagements climatiques internationaux, quant à lui, sonne comme un retour en arrière. Conclu en 2015 lors de la COP21, l’accord de Paris visait à contenir le réchauffement en dessous de 2°C, voire à 1,5°C, grâce à la transition énergétique et à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. L’un des objectifs majeurs était de transformer progressivement le parc automobile américain pour atteindre 50 % de véhicules électriques. Tout cela est désormais relégué aux oubliettes, laissant le champ libre aux énergies fossiles.

Pour les pays en développement, la situation est préoccupante. Si les grandes puissances se désengagent, leurs efforts deviennent dérisoires face à une planète qui continue de se réchauffer. Et qui dit hausse des températures dit sécheresses plus fréquentes, rivières à sec et barrages à l’agonie. Faut-il s’en inquiéter ou s’y résigner ?

La solution pourrait résider dans une diversification des sources d’énergie. Le Cameroun, riche en ensoleillement, a tout à gagner en développant le solaire, une option déjà en expérimentation à Maroua et Guider. L’énergie thermique pourrait aussi être relancée à Kribi, tandis que l’éolien, qui a fait ses preuves ailleurs, pourrait être exploité sur les sites ventés du pays. Investir dans ces alternatives permettrait non seulement de réduire la dépendance aux aléas climatiques, mais aussi d’anticiper un avenir où les ressources en eau seront de plus en plus menacées.

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