L’activité parrainée par le Professeur Mbanya Jean Claude, endocrinologue, a réuni plusieurs experts dans la salle de conférence d’Africa Business center.
Le diabète est la seule principale maladie non transmissible pour laquelle le risque de décès prématuré augmente plutôt que de diminuer. Les statistiques disponibles en Afrique témoignent de l’ampleur du défi à relever. En effet, 24 millions d’adultes vivent actuellement avec le diabète et l’on estime que ce nombre pourrait augmenter de 129 % pour s’établir à 55 millions d’adultes d’ici à 2045. Le diabète est une maladie non transmissible évolutive et chronique qui se caractérise par des niveaux élevés de sucre dans le sang. Il apparaît lorsque le pancréas ne produit pas suffisamment d’insuline, l’hormone qui régule la concentration de sucre, ou lorsque l’organisme n’utilise pas correctement l’insuline qu’il produit. Plus fréquent, le diabète sucré a provoqué 416 000 décès sur le continent l’année écoulée et serait en passe de devenir l’une des principales causes de mortalité en Afrique d’ici à 2030. Les antécédents familiaux et l’âge en sont les principaux facteurs de risque connus, tout comme le surpoids, l’obésité, les modes de vie sédentaires, la mauvaise alimentation, le tabagisme et la consommation abusive de l’alcool qui constituent les facteurs de risque modifiables. Faute d’une prise en charge et d’un changement de mode de vie, le diabète peut entraîner plusieurs complications : un infarctus du myocarde, un accident vasculaire cérébral, la cécité, une insuffisance rénale et l’amputation des membres inférieurs.
Le pied diabétique regroupe l’ensemble des pathologies lésionnelles aiguës et plus encore chroniques touchant au départ le territoire topographique des pieds. Il s’agit d’ulcérations et/ou de destructions des tissus profonds associant à des degrés divers selon les patients des anomalies neurologiques et vasculaires du membre inférieur ainsi qu’une composante infectieuse. L’atteinte du pied au cours du diabète représente l’une des complications les plus redoutées de la maladie. On estime que dans le monde, un membre inférieur est amputé même partiellement, toutes les 30 secondes pour cause de diabète. Dans notre pays, la situation ne déroge en rien à ce constat et reste préoccupante de part le taux d’amputation important, l’accroissement des dépenses de santé dans ce domaine, l’arrêt de travail, la charge psychosociale et l’absence de structure de soins spécialisée dans la prise en charge des pieds diabétiques. Ce problème majeur de santé a incité les promoteurs d’Apéro santé à avoir comme thème « l’antibioresistance et le pied diabétique » pour la rentrée des activités de l’année 2023. L’objectif étant de développer des échanges avec différents experts des sociétés savantes afin d’améliorer la prise en charge médicale et paramédicale du pied diabétique par la diffusion de l’état actuel des connaissances sur la pathologie du pied chez les patients diabétiques et réduire la survenue de lésions du pied et l’incidence des amputations majeures. Les lésions du pied de traitement difficile et couteux constituent la cause la plus fréquente de consultation du diabétique en chirurgie. Fort de l’incidence socio-économique et esthétique considérable que cela engendre, la lutte contre ce fardeau repose d’une part sur la prévention (éducation des patients et du personnel soignant, dépistage précoce des lésions), d’autre part sur une prise en charge multidisciplinaire. La prévention de ces complications pourrait être efficace à condition qu’elle soit intégrée dans une stratégie globale de prise en charge des diabétiques.
E.M