La Cérémonie d’ouverture de ce premier congrès scientifique tenu à L ‘hôtel Star Land de Yaoundé le 2 mai 2024, était présidée par l’inspecteur général des services administratifs, Boukar Oumaté, représentant du ministre de la Santé publique. Y ont également activement pris part, le Professeur Djientcheu Vincent de Paul, directeur de l’Hôpital général de Yaoundé et président de l’Académie camerounaise des neurochirurgiens (ACANE), et le Dr Bello Figuin, vice-président de l’ACANE et directeur général adjoint de l’Hôpital général de Garoua.
Une fois n’est pas coutume a-t-on l’habitude de dire, ce n’est pas une habitude pour les formateurs, chercheurs, cliniciens et experts dans le domaine pointu de la neurochirurgie de se regrouper pour partager les expériences et les avancées dans leurs spécialités. Les préoccupations liées à l’exercice de cette discipline au Cameroun revêtent une importance singulière et particulière pour le gouvernement, « je fonde sur ces travaux un réel motif d’espoir et un optimisme particulier quant à la consolidation des acquis de la neurochirurgie dans notre pays et pour des avancées significatives dont les résultats seront perceptibles à court, moyen terme au sein de la population camerounaise », a souligné le représentant ministre de la santé. Dans sa politique de relèvement qualitatif et quantitatif de l’offre de soins et celui de santé aux populations camerounaises et même au-delà, le gouvernement a entrepris de faire de la neurochirurgie une discipline prioritaire au regard non seulement du profil épidémiologique qui érige de plus en plus les pathologies y relatives au rang des problèmes de santé publique, mais aussi de la nécessité et de l’urgence d’agir dans ce domaine face à la vulnérabilité des populations. Sous ce rapport, l’un des axes prioritaires identifiés et mis en marche est celui de la formation qui depuis un peu plus d’une décennie a connu un véritable bond en avant. Ainsi le nombre de neurochirurgiens a considérablement évolué donnant ainsi la possibilité à notre pays d’améliorer le ratio de spécialistes rapporté aux potentiels patients pour une meilleure couverture. Le Cameroun peut d’ailleurs en être fier de ses ressources humaines et de la qualité de ses formateurs dont la reconnaissance va au-delà de ses frontières. Autre axe prioritaire, celui de l’offre de soins qui se rapproche de plus en plus des populations, en plus de l’érection de deux pôles d’excellence dans les villes de Yaoundé et de Garoua, les problématiques de neurochirurgie peuvent désormais être prise en charge au moins dans six grandes formations sanitaires dans les villes de Douala, Garoua, Yaoundé, étant entendu que celles de Bafoussam et Maroua se préparent à rentrer dans cette démarche. Les plateaux techniques des principales formations sanitaires et les centres hospitaliers régionaux récemment mis en place y sont très favorables. Pour revenir à la question des pôles d’excellence, la réhabilitation de l’Hôpital général de Yaoundé et sa mise en service ainsi que les consultations et la mise en marche de l’Hôpital général de Garoua ont donné l’occasion au gouvernement du Cameroun d’érigé deux pôles d’excellence pour la prise en charge optimale et complète des affections nécessitant les interventions de neurochirurgie y compris les cas les plus compliqués. Outre le plateau technique ces deux formations sanitaires de première catégorie disposent d’une expertise avérée et d’un plan médical permettant d’assurer la référence utile mettant la spécialité en discussion de nos jours. Cette démarche d’excellence et de la recherche de la qualité place ces deux formations sanitaires au rang des références en Afrique subsaharienne, il n’est pas surprenant que ne recevions des patients venant des autres pays d’Afrique centrale et de l’Afrique de l’Ouest ainsi que des pays occidentaux ou de l’Afrique de l’Est. Bien entendu ces formations vont haut-delà de la neurochirurgie et englobent les neurosciences, tout ceci grâce aux investissements de l’État dans le domaine de la technologie et de la formation mais aussi au retour de nos compatriotes formés à l’étranger dans ce domaine. C’est donc dire toute l’importance d’un congre comme celui-ci et sa pertinence dans l’environnement camerounais ou la neurochirurgie et la neuroscience ont connu un sursaut qualitatif au cours des dix dernières décennies. Ce premier congrès apparaît comme une nécessité de complémentarité, c’est aussi en cela que l’ACANE se positionne désormais en qualité de partenaire de l’État pour améliorer la qualité de soin offert aux populations. en effet, en mettant en place un cadre de réflexion et de partage autour des divers thèmes de la spécialité dans le domaine des soins, de l’enseignement et de la recherche cette organisation apporte sa contribution à la dimension scientifique et technique de la discipline pour obéir au triptyque de l’excellence à savoir la formation, la technologie et l’innovation. Aussi les thèmes, pathologies fonctionnelles et congénitales retenues pour ces travaux permettront de soulever des problématiques et apporter des solutions aux pathologies qui sont les plus courantes au sein de la population et qui a bien des moments sont considérées comme incurables. Ce choix a été guidé par l’expérience des pratiques sur le terrain et les éléments de profils épidémiologiques tels que la prévalence de ces pathologies. L’épilepsie, affection neurologique grave continue de poser un problème de santé publique grave en plus de la stigmatisation qui entoure cette affection, est une thématique centrale. Bien plus, le cout de sa prise en charge médicale reste important avec des succès pas toujours garanti, du fait d’un suivi pas toujours optimal en raison de la modicité des moyens des patients ou de leur famille. Aussi, la chirurgie apparaît donc comme porteuse d’espoir notamment dans les cas de pharmaco-résistance. Il est donc question pour les congressistes de présenter les résultats et les leçons apprises depuis près d’une décennie avec l’établissement des protocoles de prise en charge chirurgicale de l’épilepsie. Concernant les malformations congénitales du système nerveux elles sont un cas posologique important en neurochirurgie pédiatrique, aussi l’expérience apprise du terrain montre clairement que le spina-bifida et l’hydrocéphalie posent un problème de santé publique au regard des troubles psychomoteurs qu’elles engendrent. Au-delà de la prise en charge chirurgicale plutôt excellente dans notre pays, il convient de prendre une option assez ferme sur la prévention de ces affections toute chose qui du point de vue de la santé publique est plus bénéfique aux parties prenantes que la prise en charge en dernier ressort. Ces assises devront revenir sur cet aspect préventif mais aussi présenter le résultat de la prise en charge afin d’améliorer la qualité de la santé et du bien-être des Camerounais notamment des enfants et leur garantir une intégration réussie dans la société. Enfin pour ce qui est des pathologies neurovasculaires, il n’est pas inutile de rappeler l’augmentation de l’incidence de la mortalité et le coût important de la prise en charge de ces affections. Ces assises scientifiques devront permettre de mettre en exergue les récentes innovations et de partager les expériences avec d’autres équipes venues du Tchad, de la Côte d’Ivoire, du Niger, de la République démocratique du Congo et du Mali.