Dans le cadre de la première semaine camerounaise de l’évaluation organisée par la CaDEA et ses partenaires, notamment pour promouvoir l’institutionnalisation de la culture de l’évaluation au Cameroun, des ateliers de renforcement de capacités des acteurs sont organisés. Celui du 21 juin dernier avait pour thème : « évaluer la prise en compte du genre dans les projets de développement : méthodes, techniques et outils ».
Puissant outil de gouvernance, l’évaluation est au cœur de la mise en œuvre des politiques publiques. La culture de l’évaluation est fondée sur une volonté d’amélioration continue qui s’étend à tous les aspects du travail, et une volonté d’apprendre aussi bien des échecs que des succès. Évaluer une politique publique, c’est porter une appréciation sur sa valeur, au regard d’un certain nombre de critères tels que sa pertinence, son efficacité, son efficience, sa cohérence, sa capacité à répondre aux besoins qui l’ont fait naître Etc. Cette appréciation dépend du point de vue de celui qui l’observe : d’où l’importance des regards croisés, celui des décideurs, des opérateurs, des bénéficiaires, voire des non bénéficiaires ou des citoyens. Le mot évaluation est un mot-valise qui englobe de nombreuses acceptions et dont l’usage prête de ce fait à confusions avec d’autres formes d’observation, telles que le contrôle, le contrôle de gestion ou l’audit. L’évaluation dont il est question ici est une évaluation d’actions collectives (dispositif, projet, programme, politiques publiques), et non des évaluations individuelles, comme la « notation» de la copie de l’élève (abusivement appelé évaluation), ou encore les entretiens d’évaluation où se discutent les objectifs à atteindre, les résultats obtenus et les moyens d’améliorer la situation.
Cette première édition de la semaine de l’évaluation propose au-delà du partage des connaissances d’évaluation et le réseautage, des moyens d’élargir et d’approfondir la culture de l’évaluation en Afrique en général et au Cameroun en particulier. Elle s’appuie sur une grande variété d’études de cas en l’occurrence l’approche genre dans diverses institutions pour en expliquer l’importance et promouvoir les outils, systèmes et processus importants.
Au Cameroun, l’Association camerounaise pour le développement de l’évaluation (CaDEA) mène depuis 2012 des activités dans cette perspective. Au nombre de ses actions, la réalisation de l’état des lieux de l’évaluation au Cameroun (2019) et l’instauration d’un dialogue interinstitutionnel et d’un plaidoyer pour l’évaluation des politiques publiques locales (2021). Tout en se félicitant de la place accordée à l’évaluation par les autorités camerounaises dans la stratégie nationale de développement à l’horizon 2030 (SND30), la CaDEA entend contribuer à une meilleure connaissance des enjeux de l’évaluation des politiques publiques au Cameroun avec pour objectifs spécifiques : Relever la distinction entre l’évaluation et les autres outils de gouvernance (supervision, audit, contrôle, etc.) ; présenter les différents types d’évaluation et leur importance dans la gouvernance ; attirer l’attention sur le déficit d’évaluation sur les politiques publiques et son incidence sur l’atteinte des Objectifs de Développement Durable.
Reaction :
Monsieur Yossa
Secrétaire général de l’Association camerounaise pour le développement de l’évaluation et consultant en genre.
« Au cours de cet atelier nous enregistrons une quarantaine de participants, il est question de les outiller pour qu’ils soient capables de réaliser l’évaluation genre d’un projet de développement, c’est important de s’assurer qu’ils maitrisent les concepts de base, notamment les rôles multiples, la division sexuelle du travail, mais également l’accès et le contrôle des ressources critiques de les ressources foncières, ressources financières, l’information, la technologie, et s’assurer qu’ils ont une bonne compréhension de la question du mains streaming, de l’intégration transversale mais aussi de voir comment accélérer l’autonomisation des filles et des femmes en situation en situation de vulnérabilité. La semaine camerounaise de l’évaluation se propose de mobiliser les acteurs autour de l’importance de l’évaluation des politiques publiques, nous travaillons pour asseoir une culture de l’évaluation. Dans l’imagerie populaire, l’évaluation est synonyme de sanction d’un gestionnaire or il n’en est rien, l’évaluation c’est un processus qui permet d’identifier les points forts et les aspects à améliorer dans un processus ou une action, il est donc normal pour une personne qui vient de réaliser quelque chose de s’arrête à un moment donné et s’interroge comment est-qu’on peut faire mieux, est que les objectifs sont atteints quels sont les principales contraintes à lever ».
E.M