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Cameroun/FAO-Lutte contre les changements climatiques: Validation d’une note conceptuelle du projet readiness pour l’accès au financement climatique

Comme souligné lors de la COP26 à Glasgow, l’agriculture joue un rôle majeur dans le changement climatique, étant responsable de 25 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Dans le cadre de l’ambition mondiale visant à limiter le réchauffement à 1,5°C, il est essentiel de promouvoir une agriculture plus respectueuse des écosystèmes et de préserver les milieux naturels. Conscient de cet enjeu, le Cameroun a pris l’engagement de rechercher des partenariats pour accélérer la mobilisation des financements climatiques, notamment via le Fonds vert pour le climat (FVC). C’est dans ce contexte que la FAO soutient le gouvernement camerounais dans la mise en œuvre de ses contributions déterminées au niveau national (CDN). Les deux rapports présentés et validés lors de l’atelier de Garoua, les 8 et 9 septembre, portaient sur l’enrichissement d’une note conceptuelle de projet à soumettre au FVC. Ces rapports ont abordé l’étude d’une base de préfaisabilité pour le cadre de gestion socio-environnementale des impacts du changement climatique sur l’agriculture, ainsi que la présentation d’une première ébauche.

Les récentes crises climatiques sur le territoire national, telles que la recrudescence des inondations et de la sécheresse, illustrent de manière éloquente l’exposition du Cameroun aux effets du changement climatique. Les variations importantes de température et les bouleversements dans la répartition et l’intensité des pluies contribuent à l’intensification des phénomènes climatiques extrêmes, particulièrement dans la zone sahélienne, où la production agro-pastorale dépend fortement des conditions climatiques. Cette vulnérabilité croissante des populations, qui en subissent les conséquences les plus graves, a conduit le gouvernement camerounais, en collaboration avec le MINEPDED et la FAO, à signer, en mars 2020, un accord de partenariat pour la mise en œuvre d’un projet Readiness intitulé : « Renforcement des capacités du pays pour accroître la résilience et atténuer les effets des changements climatiques à travers l’agroforesterie dans les régions du Nord et de l’Extrême-Nord du Cameroun ». Ce projet vise à concilier les objectifs légitimes de croissance économique avec la lutte contre le réchauffement climatique et à honorer les engagements pris dans le cadre des CDN.

L’objectif fondamental de ce projet est de préparer et harmoniser la collecte, l’analyse et la diffusion des informations sur l’impact du changement climatique sur l’agriculture, tout en renforçant les capacités techniques et humaines de l’ONACC (Observatoire national sur les changements climatiques) et de l’INS (Institut national de la statistique). L’objectif ultime est de faciliter l’accès à des financements substantiels du FVC, permettant ainsi le développement de projets agricoles à faibles émissions, tout en renforçant les actions gouvernementales dans cette lutte. Ce projet s’inscrit également dans les objectifs globaux de la SND30, les Objectifs de Développement Durable (ODD) et le Plan-cadre de Coopération des Nations Unies pour le développement durable au Cameroun (UNSDCF).

Étant signataire de l’Accord de Paris adopté le 12 décembre 2015 lors de la COP21, le Cameroun, 24 mois après, a permis la finalisation de ces travaux, offrant ainsi l’opportunité aux parties prenantes (administrations publiques, organisations de la société civile, coopératives agricoles, communautés autochtones) de contribuer à l’amélioration de ces rapports en y ajoutant des données pertinentes, issues de leurs expertises respectives.

Il est également important de souligner que le FVC est un fonds mondial créé pour soutenir les efforts des pays en développement dans la lutte contre le changement climatique. Cependant, l’accès à ces financements à grande échelle reste difficile. Une étude récente, menée dans le cadre de la Semaine africaine du climat, a révélé que plus de la moitié des pays africains rencontrent des obstacles pour mobiliser des financements internationaux et nationaux en faveur de la lutte contre le changement climatique. Pourtant, deux tiers d’entre eux ont déjà entamé la mise en œuvre de leurs contributions déterminées au niveau national (CDN), et environ 80 % d’entre eux ont mis en place des mesures d’atténuation et d’adaptation pour les réaliser. Il reste néanmoins beaucoup à faire, notamment dans l’accompagnement des gouvernements pour élaborer des projets conformes aux exigences, normes et procédures imposées par les bailleurs de fonds.

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