La biochimiste a tenu une conférence de presse ce 29 août 2024 à Yaoundé sur le potentiel négligé de la médecine traditionnelle dans la réponse aux épidémies, avec un zoom sur le Mpox.
Si l’occident a récemment fait la découverte du Mpox, une maladie virale proche de la variole, cette zoonose est endémique dans certains pays africains où les populations ont le plus souvent eu recours à des solutions endogènes pour venir à bout de la maladie. Contrairement à leurs confrères chinois ou indiens qui ont obtenu pignon sur rue et reconnaissance dans les pays occidentaux, les médecins traditionnels africains regrettent les railleries dont ils sont encore la cible. Et pourtant, dans la plupart des pays africains, la médecine traditionnelle soigne la majorité des personnes. Le Dr Peyou Ndi Samba croit dur comme fer au savoir-faire ancestral de la médecine traditionnelle africaine qui ne saurait être négligé dans la recherche médicale et par ricochet sortir l’Afrique du cercle vicieux de la mendicité et de la dépendance par rapport au système dominant. Pour faire face à l’épidémie, l’inventrice du « Ngul Be Tara », un traitement efficace contre le covid-19, déplore le fait que le gouvernement n’ait pas daigné impliquer les détenteurs du savoir-faire médical local. Présents à cette rencontre, ces derniers ont exprimé leur mécontentement sur le fait que toutes les structures sanitaires qui sont mises en place ne tiennent pas compte de la présence de la médecine traditionnelle. Du coup, 80% des fonds alloués à la santé sont dédiés à la médecine conventionnelle et rien pour la médecine traditionnelle.
Il est important qu’on commence à voir en la médecine traditionnelle un outil de réponse à certaines épidémies sur le plan continental, pour la réponse aux infections bactériennes et virologiques». Marlyse Peyou Ndi Samba, biochimiste camerounaise et experte en santé publique, soutient que la médecine traditionnelle africaine souffre de deux problèmes : l’ignorance et le « lavage de cerveau ».
Les détenteurs du savoir-faire médical local ont tenu à faire des clarifications pour Améliorer et revaloriser la médecine traditionnelle afin d’en faire un complément efficace dans l’offre de santé au Cameroun.
Le Dr Peyou Ndi Mbezele, titulaire d’un Ph.D. en Biochimie et Biophysique du département de biochimie et biophysique de l’Université d’Etat de Washington (Washington State University), devenu School of Molecular Biosciences. Enseignante à la faculté de médecine et des sciences biomédicales de l’université de Yaoundé I au Cameroun et auteure de plusieurs ouvrages scientifiques, elle est par ailleurs directrice du consortium de recherche RIRCO « Reece international research consortium ».