Les parties ont signé un pacte actionnarial, adopté les statuts et désigné leurs administrateurs lors de l’assemblée générale constitutive du 25 septembre 2023, tenue dans la capitale camerounaise. Selon ces textes, les postes de PCA et DGA reviennent à l’État du Cameroun et celui de DG à EDF. À en croire le Minee, ceux qui ont été choisis pour la cause par l’État du Cameroun et EDF sont « bel et bien des femmes et hommes qu’il faut à la place qu’il faut ». Une chose est certaine, les premiers dirigeants de KHPC ont soit fait de hautes études, soit accumulé une longue expérience sur les questions d’énergie. L’ on apprend du discours d’installation du ministre de l’Eau et de l’Énergie du Cameroun, Gaston Eloundou Essomba, que les postes de président du conseil d’administration (PCA) et de directeur général adjoint (DGA) échoient respectivement aux Camerounais Ahmat Tom et Lionel Omgba Oyono, tandis que celui de directeur général revient à la Française Marlène Biessy. KHPC est chargée de la conception, de la construction et de l’exploitation de l’aménagement hydroélectrique de Kikot, un petit village de la commune de Nyanon, dans le département de la Sanaga-maritime, région du Littoral. Cette société de projet est détenue à parts égales par l’État du Cameroun et le groupe public français Électricité de France (EDF). L’aménagement hydroélectrique de Kikot vise la construction d’une centrale de 500 MW et d’une ligne haute tension de 400 kV, qui évacuera l’énergie vers Boumnyébel, d’où elle sera redistribuée sur le Réseau interconnecté sud (RIS).
“Dans l’histoire d’EDF, c’est une journée historique puisque nous aurons en même temps deux barrages en construction ou en exploitation dans un même pays hors d’Europe. C’est très important pour nous d’être présents aux côtés du gouvernement du Cameroun pour apporter toute l’expertise technique d’EDF ; mais aussi la capacité de mettre en place une infrastructure, d’aller chercher des financements pour que ce projet soit bientôt en place. Nous avons aussi à cœur que ces projets bénéficient aux populations locales”, a déclaré Valérie Levkov, Directrice Afrique et Moyen-Orient d’EDF. Autant dire que les profils des dirigeants de ce projet sont déterminants pour sa réussite.
Selon les premières estimations communiquées par EDF, le coût de ce projet devrait dépasser le milliard d’euros (soit plus de 650 milliards de FCFA) pour 500 MW. Ce qui paraît raisonnable, quand on sait que le projet Nachtigal a été budgétisé à 1,2 milliard d’euros (787,2 milliards de FCFA) pour 420 MW. Pour Gaston Eloundou Essomba, il est question, compte tenu de la situation de l’équilibre financier du secteur de l’électricité, d’« œuvrer pour que le projet d’aménagement hydroélectrique de Kikot puisse avoir un tarif d’électricité soutenable pour les industries et les ménages, sans pour autant présenter un risque budgétaire pour l’État ».
