Une thèse récemment soutenue à l’Université Catholique d’Afrique Centrale met en lumière la prévalence du diabète chez la population adulte de Bunia, capitale de l’Ituri. L’étude, réalisée par DYIKPANU TIBASIMA David, Master en Santé Publique, aborde simultanément les dimensions épidémiologiques, économiques et psychosociales de la maladie. L’approche communautaire adoptée par le chercheur permet d’obtenir des données précises, dans une zone souvent oubliée des grandes enquêtes internationales. Le jury a salué la rigueur méthodologique et la structuration conforme aux normes académiques.
L’originalité du travail repose sur sa focalisation sur une région en crise, représentative de la région des Grands Lacs, où les données précédentes étaient extrapolées à partir d’autres pays africains. La recherche démontre qu’environ six pour cent des adultes vivent avec le diabète, et qu’au moins la moitié ignore son état. Ce constat souligne un risque élevé de complications et révèle l’ampleur réelle du fardeau sanitaire. La démarche scientifique adoptée permet de combler un vide statistique crucial pour les décideurs locaux et internationaux.
Outre les aspects épidémiologiques, la thèse évalue les coûts liés à la maladie, incluant les dépenses directes, indirectes et intangibles. Ces informations constituent une première en Afrique centrale, offrant un aperçu concret de l’impact économique sur les communautés et les systèmes de santé. La Fédération Internationale du Diabète pourra désormais affiner ses estimations continentales grâce aux données originales collectées à Bunia. Cette avancée ouvre la voie à des stratégies ciblées pour la prévention et la prise en charge.
En définitive, cette recherche constitue une référence pour les politiques publiques et les acteurs sanitaires locaux. Elle illustre l’importance de produire des données locales fiables dans des zones habituellement marginalisées. L’étude de David DYIKPANU TIBASIMA apporte un éclairage inédit sur le diabète adulte en contexte de crise, tout en fournissant des outils précieux pour orienter interventions et budgets. Le jury a attribué la mention très honorable avec félicitations, soulignant l’impact potentiel de cette contribution scientifique sur la santé publique de la région.





