Elles sont des épouses, des mères de famille et aussi des médecins. Elles veulent réussir une carrière professionnelle et une vie familiale. Les horaires, les gardes, les astreintes et la complexité du travail sont parfois source d’incompatibilité, que faire ? Réunis dans la salle Laurence Vergne de l’Hôpital central de Yaoundé, le Dr Marileine Kemme Kemme, présidente de de l’association Médecins du Cameroun (Medcamer) et ses hôtes venus de l’Association camerounaise des femmes médecins (Acafem) et la Cameroon Medical students association (Camsa) ont échangé sur le thème: Femmes médecins : Rôles, défis, difficultés, victoires.
L’arrivée massive des femmes en médecine a eu des impacts positifs sur la qualité des soins. Des études démontrent qu’elles exercent la médecine différemment des hommes en raison d’une empathie plus marquée envers leurs patients associée à une utilisation optimale des ressources et une approche holistique orientée vers la prévention. Cependant, la féminisation de la profession médicale a aussi mis en évidence la problématique de la conciliation travail-famille. Les femmes médecins se retrouvent donc dans une situation particulièrement difficile, déchirées entre des messages sociaux contradictoires. D’un côté, leur identité professionnelle de médecin les incite à se dévouer entièrement à leur vie professionnelle afin de remplir leurs obligations envers leurs patients et la société. D’un autre côté, on s’attend à ce qu’elles remplissent leurs obligations maternelles et prennent même plus de responsabilités que leurs conjoints. Un perpétuel dilemme qu’il faut apprendre à surpasser dans un contexte où le travail un moyen de réalisation de soi qui participe à l’épanouissement intégral de la femme. Pour peu qu’elle sache bien faire la part des choses, il est possible de réussir au mieux ces deux rôles, « je conseille toujours le self management time. Ce n’est qu’avec une discipline et un emploi du temps bien défini que vous allez vous sentir épanouies dans tout ce que vous faites>>, relève la présidente de l’Acafem, Pr Anne Esther Njom Nlend. Dans cette veine, Dr Kelvine Nkenfou, médecin généraliste et présidente de la Camsa exposant sur le thème : << Jeune étudiante en médecine et leader enjeux et difficultés », demande de faire preuve de discipline, de créativité et surtout savoir saisir des opportunités. L’équilibre vie privée et vie professionnelle est aussi gage de santé mentale au travail, pour y parvenir, il faut au préalable une bonne orientation professionnelle, un travail sur soi, l’entretien permanent de sa santé mentale et le développement de la résilience. C’est ce que préconise Dr Adèle-Rose Nyeki Bell ORL, Chirurgienne cervico-faciale en service à l’HCY, qui au cours de sa communication a mis en relief le Work-Life Balance et l’importance d’un net working efficace. Ici, elle demande aux femmes médecins de parfois lâcher prise et d’avoir des activités récréatives. <<Prendre soin de soi, avoir un emploi du temps bien établi>>, a suggéré Dr Kelly Kenfack, epse Jiogo, entrepreneure, PDG de Smiledom (Sourire à domicile). Au cours de sa présentation sur le thème: femmes, astuces, santé et bien-être, elle a également insisté sur la diversité des activités. Puisque avec ses multiples casquettes, la femme médecin est très souvent exposée au burn-out, au stress. Des états de mal-être qui peuvent accroître sa vulnérabilité. Pour cela, la psychiatre, Dr Mireille Njanjo epse Lowe donne quelques conseils sur l’hygiène mentale. D’après cette spécialiste de la Santé mentale, il faut par exemple prendre le temps de bien manger, de dormir suffisamment et de demander de l’aide au besoin.
E.M