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Ambassade du Cameroun aux Etats unis d’Amérique-Mois de la Francophonie à Washington DC-Raïssa Eloundou Mengada monte une fois de plus au créneau 

L’écrivaine y a été conviée aux côtés de l’auteure malienne Safiatou Ba pour valoriser les femmes romancières africaines au cours d’une soirée littéraire dans le cadre du festival culturel de la Francophonie, qui célèbre la diversité et la richesse de la langue française et des communautés francophones via une série d’évènements culturels et programmes de sensibilisation présentés chaque printemps dans la région de DC.

La diplomatie camerounaise aux USA lui a renouvelé sa confiance, non par favoritisme, mais convaincue par la qualité de ses productions lors de son dernier passage dans les mêmes lieux pour la dédicace de ses trois œuvres littéraires. Pour cette autre rendez-vous, l’écrivaine est montée en grade, tutoyant une aînée en littérature, Safiatou Ba lauréate du prix Massa Makan Diabaté de la Rentrée littéraire 2018 du Mali, membre du Réseau des femmes écrivaines du Mali et de la diaspora et aussi membre du Parlement des écrivaines francophones. Femmes de lettre au style romanesque épuré à nul autre pareil, Raissa Eloundou Mengada et Safiatou Ba font parties des égéries de cette littérature novatrice pour qui écrire, c’est dire l’intime et inscrire ce discours dans des aspirations universelles non sans questionner les rouages du pouvoir et de la domination.

Ecriture de femmes ? Ecriture sur les femmes ? Ecriture féministe ? Ecriture féminine ? L’actualité de la floraison terminologique autorise à s’interroger sur l’existence d’une écriture spécifiquement féminine, d’une « écriture-femme ». Par quels bouts l’aborder ? Quels sont les grands noms, les grandes thématiques, les récurrences stylistiques de leurs textes ? Sous le prisme de ce questionnement, les deux auteures ont passé au peigne fin les maux de la société environnante : la trahison, la violence conjugale, la stérilité féminine, le mariage forcé, la polygamie etc. Leurs contributions au cours de cette rencontre de haute envergure étaient sous l’allure de réflexions épistémologiques, herméneutiques, heuristiques ou historiographiques sur l’écriture féminine africaine francophone et ses mutations.


Depuis plusieurs années, l’on assiste à une reviviscence de la littérature féministe en Afrique. Conteuses, romancières, philosophes ou politistes, elles sont de plus en plus nombreuses à s’emparer des problématiques féministes dans leurs œuvres. Un phénomène qui résulte indubitablement d’un besoin impérieux de rompre avec les préceptes patriarcaux. Ce besoin de rupture n’est pas récent, c’est l’essence même de la littérature, féministe ou pas, celle définie par la psychocritique littéraire qui énonce en substance qu’ « écrire, c’est tuer le père ». L’écriture étant un acte transgressif parce que de l’œuvre de l’auteur émerge une pensée marginale, en tout cas qui bouscule les codes établis. Aujourd’hui, l’émancipation des plumes féminines s’autorisent à explorer et à camper des personnages féminins ramant à contre-courant des valeurs sociales en vigueur dans leurs sociétés. Plusieurs auteures mettent en exergue, dans leurs ouvrages, des femmes puissantes, intrépides, gouailleuses et quelquefois esseulées de force pour leurs ambitions et leurs idéaux. Des femmes avides de liberté qui se dérobent à la tutelle de leur lignage, quitte à s’exposer aux courroux et affronts de la société. L’écriture féminine explore également le corps féminin sous un angle plus qu’audacieux.

Outre les convoitises d’égalité entre les genres, transparaît dans les écrits de certaines écrivaines une réelle volonté de dépeindre autrement l’Afrique et de promouvoir dans une agréable équanimité la richesse des traditions, la multi-ethnicité des peuples, les appétences d’émancipation et surtout une autonomie par rapport à l’Occident. Une Afrique complexe et différente de celle où les heurts et la décadence abattent les idées démocratiques.
E.M

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