Abomo Anne Christine, médecin-pédiatre et chercheuse en santé publique, propose une solution innovante pour renforcer l’alimentation des nourrissons dans les régions du Nord et de l’Extrême-Nord du Cameroun. Sa thèse de doctorat explore l’utilisation de poudres issues de petits poissons locaux, transformés pour enrichir les repas des enfants de 6 à 23 mois, confrontés à des carences nutritionnelles fréquentes. Ce travail, salué par le jury avec mention très honorable et félicitations, démontre comment des ressources locales peuvent répondre à des enjeux de santé publique.
L’étude a permis d’identifier deux espèces clés : le « Sudabuka » dans l’Extrême-Nord et le « Gamré » dans le Nord. Ces poissons, traditionnellement séchés pour la vente sur les marchés, ont été transformés en poudre afin d’être facilement incorporés aux repas des enfants. Cette démarche garantit un apport en protéines animales essentiel à la croissance et constitue une alternative durable face aux solutions importées.
Pour évaluer l’impact de cette initiative, les agents de santé communautaires ont assuré un suivi régulier des nourrissons dans leurs villages. Les données ont été collectées via des outils numériques avec géolocalisation, permettant une analyse précise et en temps réel. Cette combinaison d’expertise scientifique et de terrain a assuré la fiabilité des résultats et a mis en évidence l’efficacité de l’approche adoptée par la chercheuse.
Au-delà des aspects techniques, cette initiative renforce la souveraineté nutritionnelle. Elle illustre comment la valorisation des ressources locales peut contribuer à lutter contre la malnutrition de manière durable. L’expérience d’Abomo Anne Christine représente un exemple concret de mobilisation des savoirs locaux et scientifiques pour améliorer la santé infantile et la sécurité alimentaire dans des zones particulièrement vulnérables.
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