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De la mine au port : le Cameroun trace la voie du fer

L’inauguration du projet d’exploitation du fer de Grand-Zambi et le lancement des travaux de construction du terminal minéralier de Kribi marquent un tournant décisif dans la stratégie industrielle nationale. Désormais, la matière première pourra transiter aisément de la mine au port autonome, matérialisant la volonté du gouvernement d’articuler ces deux pôles pour bâtir un système industriel intégré. Ce couplage ouvre la voie au renforcement de la souveraineté logistique du pays et à l’optimisation de la plateforme portuaire pour stimuler les exportations.

De la mine au port, l’ambition se dessine avec clarté : mieux exploiter pour mieux exporter. La pose de la première pierre à Campo constitue la troisième étape du développement du complexe industriel et portuaire de Kribi. En réalité, le gouvernement ne pose pas seulement la pierre d’un terminal ; il érige une trajectoire, une chaîne de valeur reliant le gisement de Grand-Zambi, situé à soixante kilomètres de Kribi, à l’espace maritime d’un Cameroun qui façonne son sous-sol et valorise ses richesses.

Sur le site à ciel ouvert de Grand-Zambi, le fer émerge déjà du sol. À Campo et à Kribi, il prendra bientôt la mer. Le terminal, véritable pilier d’acier, s’annonce comme une plateforme solide destinée à accroître les volumes d’exportation et à dynamiser la présence du Cameroun sur les marchés internationaux. Ce projet donne ainsi un souffle nouveau à un secteur stratégique, renforçant la place du pays dans le concert des nations minières.

Grand-Zambi, ce terroir discret du Sud, abrite environ cent cinquante millions de tonnes de réserves, naturellement enrichies entre 25 et 45 %. Près de six cent mille tonnes de minerai ont déjà été extraites et entreposées, dans l’attente du traitement qui portera leur teneur à 65 % avant exportation. Il faudra accumuler sept millions de tonnes avant la phase de transformation. Mine de rien, cette pose symbolique scelle un progrès tangible vers l’essor industriel du port de Kribi.

Cette dynamique s’inscrit dans la vision industrielle du Président de la République, qui fait du port en eau profonde un levier de croissance et de compétitivité. Avec un tirant d’eau de seize mètres, supérieur à la norme internationale de quatorze et demi, le port de Kribi se positionne désormais comme l’un des rares en Afrique capables d’accueillir les plus grands navires du monde. Une avancée qui consacre la montée en puissance du Cameroun sur la carte économique mondiale.

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