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Élections ordinale 2025-Candidature au Conseil de l’Ordre et au bâtonnat- Servir, unir, affermir : l’engagement de Me Claire Atangana Bikouna pour un Barreau souverain

À l’approche de l’échéance électorale du 14 juillet 2025, la communauté des avocats se prépare à un choix déterminant. Dans ce moment suspendu entre bilan et espérance, la voix de Me Claire Atangana Bikouna s’élève avec calme et fermeté. Son discours n’est pas celui d’une conquête personnelle, mais celui d’une fidélité profonde à une institution qu’elle connaît de l’intérieur, et qu’elle aspire à refonder avec méthode et lucidité. Son parcours, long de plus de trente années d’engagement, témoigne d’un attachement constant à l’Ordre, tissé de convictions, d’expériences et de responsabilités assumées sans détour.

Formée à l’Université Aix-Marseille III, elle rejoint le Barreau du Cameroun en 1991. Très tôt, elle embrasse les missions ordinaires avec un sens aigu du devoir. D’abord trésorière adjointe en 2008, puis élue en 2014 pour représenter les avocats des régions Centre, Sud et Est, elle assure en 2020 la délicate transition à la tête de l’Ordre, à la suite du décès du bâtonnier en exercice. Durant ce passage charnière, elle affronte des turbulences majeures, sans jamais renoncer à l’exigence de clarté, ni à la rigueur que requiert toute mission de confiance. Ce temps de crise l’a forgée, consolidant sa vision d’un Barreau plus solide et plus solidaire.

Forte de cette traversée, elle propose aujourd’hui une feuille de route intitulée « Construire un meilleur barreau », fruit d’une réflexion engagée dès 2022. Ce projet part d’un constat lucide : la profession reste, dans sa réalité quotidienne, exposée à des fragilités nombreuses, parfois invisibles. Derrière les apparences, trop d’avocats œuvrent dans l’incertitude ou l’isolement. Pour répondre à ce malaise latent, elle propose une réforme des mécanismes de gestion, une meilleure couverture sociale, et une valorisation du rôle de l’avocat dans l’espace civique. Il s’agit de replacer la personne au cœur de l’Ordre, sans céder au confort des routines.

La question des finances ordinales avait été  l’un de ses premiers terrains d’action. Durant son mandat, elle met en place un dispositif comptable transparent, garantissant à chaque membre une information régulière sur sa situation. Cette avancée, saluée pour sa clarté, mérite aujourd’hui d’être numérisée pour simplifier l’accès et fluidifier les échanges. Dans cette même dynamique, elle relance le projet d’assurance santé collective, élaboré sous son autorité mais resté inabouti. Pour elle, ce socle social n’est pas un luxe mais une nécessité, car il conditionne la dignité de l’exercice professionnel et la pérennité du corps tout entier.

L’indépendance du Barreau, selon elle, ne se décrète pas : elle s’éprouve dans la capacité à défendre ses prérogatives. Lors de l’affaire relative au contentieux fiscal, alors que des réformes menaçaient d’exclure les avocats de certaines juridictions, elle porte la contestation jusqu’aux plus hauts niveaux décisionnels. Cette bataille, bien qu’inachevée, illustre l’importance de la vigilance collective. Me Atangana Bikouna milite pour une présence affirmée de l’Ordre dans tous les segments du droit, refusant que l’avocat soit relégué aux marges de la justice. Pour elle, la parole de l’Ordre doit rester audible, légitime et souveraine.

Autre combat en suspens : la revalorisation des émoluments. Une proposition de réforme a été soumise aux autorités compétentes, sans réponse à ce jour. Or, ces dispositions pèsent lourd dans l’équilibre économique des jeunes confrères, souvent livrés à eux-mêmes. Elle appelle de ses vœux une relance structurée de ce chantier, dans un dialogue franc avec la Chancellerie. Pour cela, elle défend une gouvernance ordinale apaisée, mais ferme, capable d’initier les mutations attendues et de repositionner le Barreau dans les grands débats de l’État de droit, au-delà des déclarations d’intention.

La transmission reste, à ses yeux, un levier fondamental. Elle propose une refonte de la formation initiale, afin qu’elle soit désormais conçue et dispensée par l’Ordre lui-même. Cette évolution vise à garantir un apprentissage cohérent, respectueux des règles déontologiques et adapté aux défis contemporains. Il ne s’agit pas de rompre avec les traditions, mais de faire émerger une nouvelle génération d’avocats outillés, confiants et solidaires. Le Barreau, dit-elle, ne peut prospérer sans une communauté formée dans l’excellence et soudée par une éthique commune.

Dans un contexte où les lignes bougent, elle déplore les interférences croissantes dans les choix de l’Ordre. Certaines orientations semblent dictées par des logiques extérieures, au détriment de l’autonomie institutionnelle. Pour Me Atangana Bikouna, cette dérive est grave. Elle plaide pour un sursaut éthique, pour une autorité pleinement libre dans ses choix, fidèle à sa mission première : défendre les libertés, protéger la justice, servir sans compromission. Elle appelle ses confrères à se retrouver autour de cette exigence de verticalité, seul rempart contre l’effacement progressif du Barreau dans le paysage public.

Dans cette nouvelle étape, elle rend hommage à ceux qui ont bâti l’institution avant elle, et en particulier à Me Bernard Muna, figure tutélaire de l’indépendance. Elle affirme croire aux vertus du dialogue, à la force tranquille du leadership féminin, et à la capacité du collectif à faire face aux défis. Son parcours l’atteste : elle connaît les rouages, comprend les fragilités, mesure les urgences. Elle ne promet pas l’impossible, mais s’engage à servir, avec constance et humilité, pour que l’Ordre redevienne le pilier moral qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être.

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