Dans l’enceinte feutrée de la chapelle de Futru, à Bamenda, un moment empreint de solennité et d’émotion s’est dessiné le 29 janvier 2025. Ce jour-là, les bénéficiaires du projet PAJEFIDP-Bamenda ont reçu leurs attestations de fin de formation, scellant ainsi des mois d’apprentissage, d’efforts et d’ambitions nourries.
Portée par l’Association pour la Promotion de l’Alphabétisation et du Développement Social (APADES), avec le soutien financier de la Conférence Épiscopale Italienne (CEI) et le parrainage de l’archidiocèse de Bamenda, cette initiative se dresse comme un phare dans l’horizon incertain des déplacés internes. Cent jeunes, fragilisés par l’exil mais habités par la résilience, ont été formés à l’entrepreneuriat agro-pastoral, tout en consolidant leurs compétences en lecture et en écriture.
Yvette Kenfack Bizele, responsable exécutif nationale de l’APADES
Bien plus qu’une transmission de savoirs, ce programme a semé en eux les graines d’une autonomie retrouvée. Chacun est reparti avec un kit d’installation couvrant près de 30 % des ressources nécessaires à la création d’une unité de production, soutenue par un accompagnement technique et matériel. Dans un pays où la précarité pèse lourdement sur les épaules des plus vulnérables, ces outils ne sont pas de simples biens, mais les premiers jalons d’un avenir plus stable.
Le PAJEFIDP-Bamenda s’inscrit dans une vision plus large : celle de la lutte contre la pauvreté et du renforcement de l’autonomie des populations déplacées. À travers l’alphabétisation et la formation professionnelle, il ouvre des perspectives nouvelles à des jeunes et des femmes autrefois désœuvrés, leur offrant non seulement un métier, mais une place dans le tissu économique et social local.
L’accompagnement ne s’arrête pas aux bancs de la formation. Il se prolonge dans les champs fertiles où germeront de nouvelles entreprises agricoles, dans les marchés où se négocieront les fruits du travail et dans les foyers où l’espoir renaît. Ce projet ne se limite pas à l’économie ; il tisse aussi un fil entre les âmes, réconciliant les cœurs meurtris et insufflant un message de paix au sein des paroisses concernées.
L’archidiocèse de Bamenda, pilier de cette œuvre, a veillé à la coordination et au suivi des activités, mettant en place des unités de production paroissiales destinées à garantir l’autofinancement du programme. Dans cette approche ancrée dans la vision 2030 du développement durable, l’Église se fait gardienne d’un engagement fondamental : ne laisser personne au bord du chemin.
Quant à l’APADES, fondée en 2017 et rompue aux défis de l’alphabétisation fonctionnelle, elle assure la continuité et la viabilité de ce projet. Son action dépasse l’instant présent : elle s’inscrit dans la durée, misant sur l’autonomie financière des bénéficiaires grâce aux revenus générés par les unités de production.
Ainsi, PAJEFIDP-Bamenda n’est pas qu’une réponse à la détresse, il est une promesse tenue. En alliant formation, soutien technique et accompagnement matériel, il transforme des trajectoires brisées en chemins d’espérance. À travers lui, l’APADES et ses partenaires réaffirment une certitude : le développement social et économique ne se décrète pas, il se construit, un geste à la fois, une vie à la fois.