Le championnat de football professionnel au Cameroun prend un nouveau tournant : désormais, chaque club disputera ses matchs à domicile sur le stade de son choix. Une mesure qui, loin d’être anodine, pourrait marquer un recul en termes de qualité du jeu et de conditions de pratique.
Désormais, où et dans quelles conditions se joueront les championnats nationaux d’Élite 1 et Élite 2 ? La question se pose depuis la correspondance du secrétaire général de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), en date du 10 janvier, qui invitait les clubs d’élite à désigner leurs stades et villes d’accueil. Cette nouvelle organisation s’accompagne également d’une autre directive : la gestion de la billetterie et des recettes de matchs revient aux clubs, selon une grille de répartition établie. Les équipes avaient jusqu’au 14 janvier pour se conformer à cette exigence, justifiée par la Fédération par des difficultés rencontrées dans la programmation des rencontres sur les infrastructures administrées par l’Office national des infrastructures et des équipements sportifs (ONIES).
Mais cette réforme soulève des craintes. Le football professionnel camerounais risque-t-il de régresser, avec des matchs disputés sur des terrains inadaptés, où la poussière et les surfaces accidentées compromettraient le spectacle et la sécurité des joueurs ? Le spectre des années sombres, où les rencontres se jouaient sur des terrains de fortune, refait surface.
Toutefois, cette situation pourrait aussi être une opportunité. Les dirigeants de clubs, par souci d’image et de compétitivité, sauront-ils négocier avec l’ONIES pour garantir des installations dignes de ce nom ? Mieux encore, cette contrainte pourrait les pousser à envisager, à moyen terme, la construction de leurs propres infrastructures. Un véritable défi pour l’avenir du football camerounais.