La nouvelle est un honneur pour tout un continent : le professeur Eugène Sobngwi, éminent endocrinologue camerounais, vient d’être admis à l’Académie nationale de médecine de France. Une distinction prestigieuse, inédite pour un Camerounais, qui témoigne non seulement de l’excellence de son parcours, mais aussi de la qualité du système universitaire dont il est issu.
Discret, mais d’une rigueur exemplaire, le professeur Sobngwi n’était pas une figure médiatique avant cette consécration. Pourtant, des milliers de patients de l’Hôpital central de Yaoundé ont bénéficié de son expertise au sein de l’unité de prise en charge du diabète. Endocrinologue de renommée internationale, il a apporté une contribution décisive à la compréhension et au traitement de cette maladie, notamment à travers ses recherches sur une forme spécifique de diabète touchant les Africains. Ses travaux ont abouti à un protocole innovant qui a transformé la prise en charge des malades.
Élu Fellow du Royal College of Physicians du Royaume-Uni, le professeur Sobngwi est un pur produit du système universitaire camerounais. Diplômé du Centre universitaire des sciences de la santé (CUSS), devenu la Faculté de médecine et des sciences biomédicales de l’Université de Yaoundé I, il a gravi les échelons jusqu’à devenir agrégé des facultés de médecine de France. Son admission à l’Académie nationale de médecine, véritable « saint des saints » du monde médical, est une consécration qui consacre son immense contribution à la recherche et à la santé publique.
À 54 ans, Eugène Sobngwi ne se contente pas d’être un clinicien d’exception. Il s’est illustré dans la lutte contre la COVID-19, menant des recherches et accompagnant la prise en charge des patients avec efficacité. Son élection à l’Académie nationale de médecine est donc bien plus qu’une reconnaissance personnelle : elle met en lumière le savoir-faire et la qualité de la formation médicale camerounaise.
L’Académie nationale de médecine de France, fondée en 1820, regroupe des sommités du domaine médical, sélectionnées pour leur apport décisif à la santé publique et à la recherche. L’admission du professeur Sobngwi prouve, s’il en était encore besoin, que le Cameroun et l’Afrique possèdent des compétences capables de rivaliser sur la scène mondiale.
Pour un pays où certains tendent à dévaloriser les diplômes locaux, cette distinction est une véritable leçon. Elle démontre que le système universitaire camerounais est capable de former des experts de haut niveau, dont l’excellence est reconnue à l’international. À nous, désormais, d’en tirer toutes les leçons et de valoriser nos élites à leur juste mesure.