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Sommet Extraordinaire des Etats de la CEMAC :  l’urgence de conduire à bonne fin les réformes structurelles nécessaires à la consolidation des finances publiques dans la sous-région

Il est certain que la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) ne sombrera pas dans une crise économique et financière inéluctable. Le sommet extraordinaire des chefs d’État des pays membres de la CEMAC, tenu lundi dernier, a adopté une série de mesures visant à enrayer la spirale de dégradation des indicateurs macroéconomiques. Depuis lors, un vent de soulagement souffle à la fois dans les milieux d’affaires et au sein des populations de la sous-région.
Posons-nous, à cet égard, une question cruciale, en paraphrasant un illustre contemporain : quelle communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale voulons-nous pour nos enfants ? Paul Biya et ses homologues ont tranché dans le vif, réaffirmant leur vision de faire de la CEMAC un espace économique intégré, émergent, où règnent la sécurité, la solidarité et la bonne gouvernance, au service du développement. Les 65 millions d’habitants de la sous-région veulent croire que la conjoncture économique préoccupante actuelle sera bientôt derrière nous.
Le discours de clôture du président Paul Biya, hôte du sommet, a énoncé avec clairvoyance la matrice d’action à impulser : diversifier davantage nos économies, accélérer le rythme des réformes structurelles en matière de gouvernance, de discipline budgétaire, d’amélioration du climat des affaires et d’approfondissement de l’intégration régionale. Dans cet ordre de priorités, la diversification des économies s’impose comme un impératif absolu. Nos États doivent opérer des choix rationnels et stratégiques de planification. Les pays de la CEMAC doivent rompre définitivement avec le cercle vicieux d’une économie de rente extravertie et mono-exportatrice, afin de créer de la valeur, s’insérer dans le commerce international et retrouver le chemin d’une croissance forte.
Le programme économique régional a identifié des secteurs porteurs : l’énergie, l’agro-industrie, la filière forestière, l’élevage, la pêche et les mines. C’est ici que le Cameroun, locomotive naturelle de la sous-région, doit accélérer le rythme. Nous ne pouvons continuer à consommer ce que nous ne produisons pas et à creuser frénétiquement le déficit de la balance commerciale par des importations ostentatoires de riz, de blé, de maïs, de poisson, qui enrichissent un cercle fermé d’importateurs. Le Cameroun doit définitivement se positionner comme une véritable puissance agricole, grenier de la sous-région, prêt à conquérir les vastes marchés de la CEEAC, du Nigéria et, plus globalement, les 300 millions de consommateurs de la ZLECAf.
Tout comme notre pays s’affirme déjà comme un pôle minier structurant, il lui faut maintenant prêter une oreille attentive aux conseils avisés des partenaires multilatéraux, qui ne cessent d’attirer l’attention sur l’Himalaya de la bonne gouvernance et du climat des affaires. Ce sont des obstacles majeurs à surmonter, sous peine de transformer nos politiques économiques en un jeu à somme nulle, où une débauche d’énergie et de réformes côté face est malheureusement annihilée par des stratégies d’acteurs côté pile.

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