Organisée sous les auspices de Teach Connect les 19 et 20 Juillet 2024 à Yaoundé, la conférence scientifique internationale, « Repenser l’éducation – Transformer l’éducation : Responsabiliser les enseignants et les dirigeants pour l’innovation », constitue non seulement un espace de valorisation scientifique, mais aussi un lien de dialogue et d’échange sur les pratiques d’innovation pédagogique. Pendant deux journées riches en discussions, une centaine d’universitaires, de chercheurs et d’acteurs issus de différentes disciplines ont présenté leurs pratiques, expériences académiques et priorités stratégiques.
Parce qu’elle favorise la mobilité socio-économique et constitue un moyen d’échapper à la pauvreté, l’éducation constitue un important pilier dans le processus d’édification du capital humain. Au Cameroun, dans un contexte caractérisé par des demandes éducatives plus nombreuses et plus variées, une attente sociale plus forte sur les résultats de l’école et de personnalisation des parcours qui rendent plus complexe la mise en œuvre des politiques d’éducation, l’innovation revient souvent dans l’actualité éducative. Les discours institutionnels placent l’innovation au cœur du processus pédagogique. Elle devient actuellement une injonction et s’apparente à la condition sine qua non de la réforme de l’enseignement. Incontestablement, si les gouvernements et les organisations internationales s’intéressent de façon croissante à l’innovation et à la créativité dans l’éducation depuis une quinzaine d’années, c’est en relation avec ce qu’ils identifient comme un besoin pour la société et l’économie de la connaissance. Le temps des emplois permanents et du développement économique stable peut sembler fini. Les compétences clés requises pour le futur doivent permettre, beaucoup plus qu’auparavant, la mobilité, la prise de risque, la créativité. Certaines écoles sont innovantes car elles adoptent des approches éducatives et des pratiques pédagogiques novatrices qui vont au-delà des méthodes traditionnelles d’enseignement. Il n’en demeure pas moins que l’innovation pédagogique revêt un caractère multidimensionnel dont il faut cerner les contours en vue de l’amélioration du processus de l’apprentissage des étudiants, principale cible de tout programme novateur.
Ainsi au cours de ce colloque les participants ont édifiés sur la meilleure manière de rendre l’enseignement/apprentissage STEM plus inclusif et durable grâce aux ressources éducatives ouvertes. L’exposée de Tabot Delphine a mis l’accent sur la méthode fondée en 2002 par le prix Nobel Carl Wieman, le projet de Simulations interactives PhET à l’Université du Colorado Boulder, crée des simulations mathématiques et de sciences interactives gratuites. Les sims Phet sont basées sur une formation approfondie, le fait de faire participer les élèves, à travers environnement intuitif, ressemblant à un jeu. Un environnement où les élèves apprennent à travers l’exploration et la découverte. Cepandant, L’autorité et l’autonomie des enseignants dans un environnement numérique est un défi constant qui nécessite une adaptation continue et une réflexion approfondie. Notamment sur les meilleurs pratiques qui évoluent avec les besoins des apprenants et les avantages des technologies. Il faut donc rétablir l’autorité pédagogique de l’enseignant qui est en perdition nous fait comprendre Diane Ebong. Si la différenciation pédagogique ou encore l’utilisation du numérique au service des apprentissages constituent des vecteurs de motivation des élèves, l’intelligence émotionnelle n’est pas en reste comme le démontre Rev. Dr Ndeley Samuel. L’éducation émotionnelle et sociale encourage la motivation et entraîne une meilleure réussite scolaire, une amélioration de la qualité des relations, et une réduction des conduites agressives.