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🎗️ Quand l’art se fait arme : Akanga Art unie contre le cancer du sein

Sous le signe de la créativité et de l’engagement, l’association Akanga Art a réuni à Yaoundé un large public d’artistes, de professionnels de la santé et d’amis de la culture pour une causerie éducative placée sous le thème « Le cancer du sein, au-delà du dépistage : un appel à prendre soin de soi ». Cette rencontre a offert un espace d’échanges entre l’art et la médecine, deux domaines qui se rejoignent ici dans un même combat : celui de la vie.

Dans une atmosphère à la fois solennelle et chaleureuse, les interventions ont mis en lumière la nécessité d’unir les forces de la science et de la sensibilité artistique pour briser le silence autour de la maladie. Akanga Art, fidèle à sa vocation de promotion de la culture camerounaise, a choisi de faire de la parole, du pinceau et du geste créatif des instruments de prévention et de sensibilisation. Au-delà de la simple célébration culturelle, l’événement s’est voulu un acte citoyen, une ode à la solidarité humaine.

La docteure Ngo Dingom Madye, gynécologue et secrétaire générale de la Société camerounaise de la santé des adolescents, a ouvert le débat par une intervention émouvante sur le thème « Femmes et cancer ». S’exprimant avec conviction, elle a rappelé que la lutte contre cette pathologie ne concerne pas uniquement les femmes, mais toute la famille. Pour elle, chaque patient touche un cercle entier de proches, et c’est dans la cohésion que réside la première victoire. « Le cancer est combattable lorsqu’on est bien entouré, lorsque l’espoir et le réconfort remplacent la peur », a-t-elle souligné.

En partageant ses expériences de terrain, la praticienne a également mis en évidence l’importance du dépistage précoce. Trop souvent, a-t-elle regretté, la peur du diagnostic conduit au silence. Pourtant, neuf cancers du sein sur dix peuvent être guéris lorsqu’ils sont détectés à temps. Ses mots ont trouvé un écho particulier chez l’auditoire, composé de femmes, d’hommes et de jeunes venus écouter, comprendre et relayer le message de la prévention. « Chacun de nous est un soldat dans cette lutte », a-t-elle conclu avec émotion.

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Le second temps fort de la soirée a été animé par la docteure Marilène Kémme, experte en santé mentale et cheffe du centre La Vie à l’hôpital central de Yaoundé. Son intervention a porté sur « L’intelligence émotionnelle et la santé mentale face à l’épreuve ». Selon elle, si le stress n’est pas directement responsable du cancer, il influence nos comportements de manière significative. L’épuisement psychologique, la consommation d’alcool, le tabagisme ou encore la sédentarité constituent autant de portes d’entrée vers la fragilisation du corps. « Prendre soin de son esprit, c’est aussi renforcer ses défenses physiques », a-t-elle rappelé, insistant sur la nécessité d’adopter des modes de vie sains.

Fondée en 2010 et légalisée en 2017, Akanga Art s’impose aujourd’hui comme un véritable incubateur de talents au service de la société. L’association œuvre à la formation, à la création et à la valorisation de la diversité artistique camerounaise, tout en s’impliquant activement dans les grandes causes sociales. Elle incarne ainsi une génération d’artistes conscients que la culture peut soigner, guérir et transformer les mentalités. À travers des ateliers, des expositions, des spectacles et des campagnes de sensibilisation, elle place l’art au cœur de la santé publique.

L’événement s’est achevé dans une ambiance de recueillement et d’espérance, marquée par des témoignages, des échanges et des promesses d’engagement renouvelé. Entre science et culture, émotion et raison, cette rencontre a démontré que le combat contre le cancer du sein n’est pas seulement médical, mais aussi humain, collectif et profondément artistique. En un mot, une leçon de vie signée Akanga Art.

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