La Concorde Actu

Toute l'actualité du Cameroun

Une leçon de démocratie

La proclamation des résultats de la dernière élection présidentielle marque l’épilogue d’un processus démocratique dont le Cameroun peut légitimement s’enorgueillir. Il est sans doute temps de tourner la page, tout en tirant les premières leçons d’un scrutin âprement discuté. À première vue, les institutions de l’État ont tenu leur rôle avec rigueur et professionnalisme.

Le paysage politique camerounais, dans toute sa pluralité et son dynamisme, s’est particulièrement illustré au cours de cette élection. Au-delà des anecdotes, l’on a pu constater que tout citoyen peut prétendre à la magistrature suprême, à condition de franchir la barrière filtrante d’Élections Cameroons. Une preuve supplémentaire de la liberté d’expression et de participation dont jouissent les Camerounais.

Ils étaient douze au total, le président sortant Paul Biya face à onze challengers. Des bruits d’alliances, de coalitions et d’éventuelles candidatures uniques de l’opposition ont circulé. Certaines alliances ont bien vu le jour, mais elles n’ont pas produit l’effet escompté pour provoquer un basculement significatif de l’opinion. Dispersée, l’opposition a ainsi compromis ses chances.

La campagne électorale a permis de voir les candidats se déployer sur le terrain, mobilisant des foules à grands renforts de mototaxis et de caravanes populaires. La ferveur et la participation des électeurs étaient palpables. Tous les candidats ont pu aller à la rencontre des Camerounais, dans une ambiance souvent chaleureuse. Sous la coordination du directeur général de la CRTV, média de service public, chaque candidat a bénéficié d’une couverture multiplateforme, garantissant la visibilité de ses activités sur le terrain. Une illustration de la vitalité de la démocratie camerounaise dans sa dimension populaire et libre.

Pour assurer un scrutin transparent et crédible, Élections Cameroon a accompli sa mission. Certes, les relations entre cet organe et les acteurs politiques méritent encore d’être améliorées, mais l’immense travail abattu ne saurait être ignoré. Elecam, tout comme les autres institutions de l’État, a tenu son rang et permis la bonne tenue du scrutin présidentiel.

Cette campagne a également mis en lumière l’influence croissante des réseaux sociaux dans la communication politique. Ces plateformes, ouvertes à tous, favorisent la circulation rapide de l’information… et de la désinformation. La manipulation y est fréquente et les fausses nouvelles s’y propagent d’autant plus vite qu’elles suscitent l’émotion. Il apparaît désormais évident que la politique contemporaine ne se fera plus sans la composante numérique.

Enfin, cette élection a suscité des protestations et des manifestations, dont certaines ont malheureusement débordé du cadre pacifique annoncé. Ce recours à la rue, en dehors de toute légalité, unanimement condamné, rappelle que notre démocratie reste perfectible.

Le président élu est désormais connu. Place à l’action, à la mise en œuvre des engagements pris, et à la concrétisation des promesses faites aux électeurs.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *