Réunis à l’Université Agricole de Management des Métiers de la Production (UAMMP) en prélude à la conférence internationale sur le financement de l’ingénierie et de l’entrepreneuriat intégral, divers acteurs ont mis en lumière les enjeux d’un système éducatif en quête de transformation. Sous le haut patronage du Premier ministre, l’événement a mobilisé des médias, des représentants institutionnels et des promoteurs d’établissements d’enseignement pour réfléchir aux défis et solutions liés à l’éducation camerounaise.
L’école camerounaise fait face à une problématique majeure : son incapacité à répondre aux besoins réels de la société. L’inadéquation entre les compétences enseignées et les exigences du marché du travail a nourri l’idée que le système éducatif contribue peu à la construction de l’identité sociale. Cette crise met en évidence l’urgence d’une réforme structurelle et d’une approche novatrice pour redéfinir les priorités éducatives.
Face à cette situation, l’Intelligent School for Wisdom in Africa (ISWA) propose une alternative ambitieuse en introduisant un enseignement professionnel basé sur la justice, l’équité et la compétence. Ce modèle repose sur des partenariats stratégiques intégrant des domaines clés comme l’agriculture, la technologie et les finances dès les cycles maternel, primaire, secondaire et supérieur. L’objectif est d’ancrer ces savoirs au cœur des besoins socio-économiques locaux, en adéquation avec la stratégie nationale de développement SND30.
L’approche par compétence (APC) option métiers devient une réponse concrète aux attentes des fondateurs d’écoles, des parents et de la nation entière. Inspiré par les réussites éducatives de pays comme le Japon, Singapour ou la Corée du Sud, le modèle d’ISWA met en avant l’innovation pédagogique pour former une ressource humaine compétitive et réduire la dépendance aux importations de compétences technologiques et industrielles.
Pour soutenir cette vision, l’UAMMP met en place un fonds d’appui au développement de l’ingénierie et de l’entrepreneuriat dans les écoles. Ce mécanisme vise à garantir une gestion transparente des financements, qu’ils proviennent de l’État ou de donateurs privés, tout en assurant une traçabilité des ressources allouées. Selon Kengne Notong Jules Léa, ingénieur pédagogique et coordonnateur général de l’UAMMP, ce fonds révolutionnera la gouvernance scolaire en améliorant la qualité des formations et en renforçant la confiance des contributeurs.
La mise en œuvre du modèle professionnel intelligent repose sur une coordination rigoureuse entre tous les acteurs : élèves, enseignants, parents et institutions. L’ambition est claire : stopper la fuite des cerveaux, limiter l’immigration des jeunes diplômés et offrir des solutions concrètes aux défis industriels et technologiques.
En adoptant ce paradigme, l’éducation camerounaise pourrait enfin répondre aux besoins endogènes tout en contribuant à l’émergence économique du pays et du continent. Cette transition, bien qu’exigeante, est essentielle pour bâtir une société harmonieuse et compétitive sur la scène internationale.