Au cœur de la capitale, dans l’enceinte solennelle du Palais des Congrès, s’est tenue une rencontre qui aura, sans nul doute, laissé une empreinte dans la trajectoire énergétique du Cameroun. L’Expo GPL 2025, accueillie les 16 et 17 juillet derniers, a réuni autorités, experts, industriels et citoyens autour d’une vision commune : faire du gaz de pétrole liquéfié un levier de transformation durable et inclusive.
Sous la présidence du Ministre de l’Eau et de l’Énergie, Gaston Eloundou Essomba, représentant personnel du Premier Ministre, la cérémonie d’ouverture a sonné comme un acte de foi dans les capacités du pays à bâtir une souveraineté énergétique fondée sur la modernité et le respect de l’environnement. Cette ambition, portée par la volonté du chef de l’État, s’inscrit dans une dynamique enclenchée depuis plus de deux décennies, lorsque la réforme de novembre 2000 a permis l’ouverture du secteur des hydrocarbures à la concurrence nationale.
Pr. Catherine Abena, Ministre de la Promotion de la Femme et de la famille
Depuis lors, les lignes ont bougé. Le marché du gaz domestique, jadis embryonnaire, s’est densifié. D’une poignée d’opérateurs au début du millénaire, le Cameroun en compte aujourd’hui dix-sept, soutenus par un maillage de vingt centres de conditionnement répartis sur le territoire. Le nombre de bouteilles disponibles, quintuple de celui des années 2000, témoigne de cette volonté d’élargir l’accès à une énergie plus sûre, plus propre et plus accessible.
Kimball Chen, Chairman Global LPG partnerships
L’essor du GPL s’est accompagné d’une progression remarquable du taux d’utilisation à l’échelle nationale, passé de 8 à 38 % entre 2000 et 2025. Une évolution qui traduit, bien au-delà des chiffres, l’adoption progressive par les foyers d’une alternative au bois de chauffe, réduisant ainsi la pression sur les forêts et les ressources naturelles. Le Plan Directeur, élaboré en 2016 avec l’appui de partenaires techniques, vient structurer cette transition en orientant les investissements vers les zones les moins desservies.
Michael Kelly, Deputy managing Director World Liquid Gas Association
Sur le terrain, la Société Camerounaise des Dépôts Pétroliers et la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures pilotent une série de projets visant à renforcer les infrastructures, rapprocher les points de distribution des zones rurales et améliorer la disponibilité continue du gaz. Cette action publique s’articule avec des initiatives privées qui œuvrent à compléter le réseau et à en garantir la fiabilité. À l’horizon, chaque région devrait disposer d’un centre logistique, ancrant durablement le Cameroun comme un acteur stratégique de la chaîne gazière régionale.
Alison Abbott, Marketing and Communications Director and Co.founder of WinLPG
Pourtant, certains obstacles freinent encore la pleine concrétisation de cette ambition. La dépendance persistante vis-à-vis des importations de bouteilles constitue une vulnérabilité, d’autant plus criante que la demande intérieure s’accroît. Une impulsion industrielle est donc nécessaire pour faire émerger une production locale capable de répondre à ces besoins. Quelques opérateurs s’y attellent déjà, mais l’appel est lancé à de nouveaux partenaires pour stimuler davantage cet écosystème en devenir.
Dans ce contexte, l’Expo GPL 2025 n’a pas été qu’un simple rendez-vous sectoriel : elle a joué le rôle de miroir stratégique, révélateur des avancées, des urgences et des espoirs. En résonance avec la Vision 2035, elle a offert un cadre propice à l’échange d’idées, à la mise en commun des savoir-faire, et à la projection d’un avenir énergétique maîtrisé. L’exposition, riche de stands pédagogiques, de démonstrations techniques et de tables rondes pointues, a mis en lumière les multiples enjeux liés à la sécurité, à la distribution, aux innovations et à la santé publique.
Mais au-delà des technologies et des chiffres, cette rencontre a éveillé une conscience. Celle d’un pays en mouvement, qui cherche à conjuguer progrès et responsabilité, efficacité et justice sociale. À travers cette volonté affirmée de démocratiser le GPL, le Cameroun ne poursuit pas seulement une transition énergétique : il trace les contours d’un futur plus respirable, plus solidaire, plus libre.
Ceux qui ont pris part à cette convergence de volontés repartent désormais porteurs d’une vision plus vaste, plus ancrée dans la réalité, mais toujours tendue vers l’horizon. Les investisseurs venus d’ailleurs auront découvert un terreau fertile, et les nationaux, la force tranquille d’une marche collective vers l’autonomie énergétique.
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Le Représentant du Maire de la ville de Yaoundé
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