Sous les voûtes de l’Institut des Hautes Études sur la Gouvernance Territoriale et la Décentralisation, s’est tenue une conférence consacrée à l’économie sociale et solidaire, pensée comme un levier de transformation durable au Cameroun. Ce rendez-vous d’idées a rassemblé des voix diverses autour d’une ambition partagée : réinventer les modèles de développement à partir des valeurs de coopération, d’intérêt général et d’équité territoriale. En conjuguant expériences de terrain et regards institutionnels, la rencontre a esquissé les contours d’un mouvement en pleine éclosion.
Depuis l’adoption en 2019 d’un cadre légal dédié, cette forme d’économie s’affirme progressivement comme un socle alternatif, porteur de sens et de cohérence. Elle fédère un éventail d’acteurs : coopératives agricoles, mutuelles de solidarité, fondations citoyennes, associations de développement local, entreprises sociales… Tous contribuent, chacun à sa mesure, à la mise en place de solutions concrètes dans les domaines de la production vivrière, de l’artisanat, des services de proximité ou encore de la valorisation des déchets. Leurs actions, souvent enracinées dans les besoins spécifiques des populations, incarnent une volonté d’autonomisation collective et de justice sociale.
À l’horizon du Forum mondial de Bordeaux, prévu en novembre, cette conférence a servi de tremplin pour mieux structurer la présence camerounaise sur la scène internationale. Les échanges ont permis de dégager des pistes opérationnelles, en identifiant les freins persistants – qu’ils soient d’ordre institutionnel, financier ou logistique – tout en valorisant les opportunités offertes par les programmes en cours, notamment ceux dédiés aux jeunes, aux femmes et aux zones marginalisées.
Les discussions, nourries par une pluralité d’expertises, ont mis en lumière les avancées déjà perceptibles sur le terrain. Qu’il s’agisse de la mise en valeur du « Made in Cameroun » par les collectivités territoriales ou de l’émergence de microstructures d’économie solidaire, les témoignages ont révélé une dynamique en germe, portée par des initiatives locales à fort impact. Autour des tables rondes, institutions publiques, réseaux professionnels, plateformes de formation et organisations internationales ont confronté leurs visions pour faire émerger un écosystème plus cohérent et inclusif.
Au fil des interventions, s’est dessinée une volonté partagée : faire de l’économie sociale et solidaire un pilier du développement endogène. En arrimant cette approche aux priorités nationales et aux engagements globaux, le Cameroun entend bâtir une trajectoire résolument tournée vers l’innovation sociale, l’emploi décent et la résilience communautaire. Ce moment de réflexion collective marque ainsi une étape décisive dans la consolidation d’un modèle qui conjugue sens, ancrage et espérance.