Le Réseau des médecins de district du Cameroun (REMEDIC), une organisation qui travaille à la valorisation des médecins de première ligne a tenu à Yaoundé son assemblée générale élective à l’immeuble siège de l’Ordre national des médecins du Cameroun. Au programme expositions et conférences autour du thème « insertion socio-professionnelle des professionnels de la santé en 2022, quelle recette ? »
La médecine n’est pas qu’hospitalière, elle a aussi un volet communautaire. Le réseau des médecins de district du Cameroun a été créé en 2016, non pour être un contre-pouvoir à l’Ordre national des médecins du Cameroun, mais se positionner comme une association qui a vocation à être une force de proposition, valoriser la médecine de première ligne et mettre en œuvre les projets de santé communautaire. Le Remedic est constitué d’une centaine de membres présents dans les dix régions du pays et aussi dans la diaspora, notamment des pharmaciens, des chirurgiens-dentistes et des médecins, c’est un mouvement plus large qui va au-delà d’une corporation de médecins. A 8 ans d’existence, l’association tient son assemblée générale dans un contexte où les recrutements des médecins à la fonction publique ne se sont plus systématiques, bien plus les différents concours d’intégration ne résorbent qu’un pourcentage très faible des jeunes sortis des écoles de formation publiques, mais à défaut d’être fonctionnaires, beaucoup aspirent à l’épanouissement professionnel et il leur faut des outils. La thématique retenue cette année est donc une sorte d’analyse rétrospective au regard de la donne et des difficultés que rencontrent les médecins. L’une de ces dernières réside dans le déficit de militantisme associatif qui maintient certains dans l’isolement socioprofessionnel.
Pour pallier ce manquement, les participants seront entretenus sur l’importance d’être ensemble, de constituer un réseau, se soutenir mutuellement pour pouvoir mener des réflexions qui tiennent comptent des expériences des uns et des autres sur le terrain et ainsi faire des propositions pour améliorer l’environnement de travail et par ricochet le système de santé en faisant des propositions et des recommandations à la hiérarchie. D’autres opportunités leur ont été présentées au cours des travaux, notamment celles qu’offrent la Santé numérique, qui a d’ailleurs fait l’objet de la leçon inaugurale au vu de son importance pour le développement du système de santé Camerounais et même l’intégration socioprofessionnelle. Eu égard de ce qu’ils sont au contact des populations, les médecins de district sont appelés à bien saisir les contours de de la décentralisation en s’appuyant sur les collectivités territoriales décentralisées pour ne pas forcément exercer dans les grandes métropoles qui sont plus ou moins saturées. D’autres sujets tels qu’améliorer l’accès au crédit bancaire des jeunes médecins et le rôle de la société dans la pratique illégal de la médecine étaient au menu des activités.