Animée par une détermination rare, Fadel Laure Foffou Medjou s’est penchée sur l’un des fléaux sanitaires les plus persistants : le trachome, première cause mondiale de cécité évitable d’origine infectieuse. Sa recherche, soutenue à l’Université Catholique d’Afrique Centrale, analyse avec profondeur les défis de l’épidémiosurveillance et la gestion des risques sanitaires dans le District de Santé de Goulfey, au cœur de la région de l’Extrême-Nord.
Au-delà d’un travail académique, cette thèse se présente comme un véritable appel à l’action. L’auteure met en lumière les fragilités du système de veille sanitaire, tout en proposant des solutions adaptées aux réalités locales. Son approche, combinant rigueur scientifique et engagement social, s’appuie sur la théorie du comportement planifié et la participation communautaire, garantissant une compréhension fine des déterminants socio-culturels qui favorisent la persistance du mal.
Sous la direction des professeurs Émilienne Épée et Julienne Louise Ngo Likeng, la chercheuse a élaboré un modèle de surveillance décentralisé et multisectoriel. Ce dispositif, inspiré de la stratégie CHANCE (Chirurgie, Antibiotiques, Nettoyage du visage, Changement de l’Environnement), met l’accent sur l’implication directe des communautés. Pour elle, la lutte contre le trachome ne saurait se limiter à la distribution d’antibiotiques, mais doit s’appuyer sur une mobilisation citoyenne durable.
Les conclusions de cette étude confirment que la maladie demeure le symbole d’une vulnérabilité structurelle dans les dispositifs de prévention et de suivi. Cependant, l’initiative de la doctorante ouvre une perspective optimiste : renforcer la résilience locale, améliorer la coordination institutionnelle et replacer la population au centre des stratégies sanitaires.
Couronnant un parcours exemplaire, Fadel Laure Foffou Medjou a obtenu la mention Très honorable avec félicitations du jury, distinction qui salue la qualité scientifique, la pertinence méthodologique et l’utilité opérationnelle de son travail. Son étude s’impose ainsi comme une référence pour les décideurs publics et les partenaires internationaux engagés dans la lutte contre le trachome. Elle illustre le rôle déterminant de la recherche dans la transformation durable des politiques sanitaires au Cameroun.




