La parution du troisième volume du Vade-Mecum du Chef de Terre de Pascal Mani s’inscrit dans la continuité d’une réflexion engagée depuis plus d’une décennie sur les relations entre autorités préfectorales, services publics déconcentrés et forces de sécurité. L’ouvrage, méthodologique et accessible, propose des repères concrets pour améliorer la coordination des acteurs étatiques, civils et militaires, dans l’exercice quotidien de leurs missions. Sa portée dépasse le cadre de la préfectorale, offrant aux responsables techniques, aux agents de terrain et aux simples citoyens une meilleure compréhension des règles qui structurent l’action publique.
Mot de l’éditeur
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Conçu comme un outil de travail et de dialogue, le livre explore les enjeux de la collaboration entre administrations locales et corps armés dans un contexte où les défis sécuritaires se multiplient. L’auteur, administrateur civil principal à la retraite, ancien gouverneur de région et consultant en pratiques administratives, mobilise son expérience pour éclairer les interactions complexes entre décideurs civils et militaires. Les situations décrites s’inspirent d’enseignements dispensés à l’École nationale d’administration et de magistrature, ainsi que d’échanges tenus devant des officiers de gendarmerie, permettant d’identifier et de lever de nombreux malentendus.
L’ouvrage rappelle que l’efficacité de l’action publique repose sur une répartition claire des rôles, le respect des prérogatives et la reconnaissance mutuelle des compétences. Dans la préfectorale comme ailleurs, la réussite dépend d’une gestion avisée des ressources humaines et d’un sens aigu des responsabilités. Les exemples cités montrent que, par la volonté du chef de l’État, des profils variés peuvent accéder aux fonctions préfectorales, du militaire au technicien civil, lorsque l’intérêt national l’exige. Cette ouverture illustre la flexibilité d’un système qui, tout en conservant ses règles, sait s’adapter aux circonstances.
Note de lecture
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Pascal Mani met également en lumière l’importance du tact et de la discipline dans les rapports entre commandement civil et forces de l’ordre. L’état de droit ne se limite pas à des textes, il s’incarne dans l’application cohérente des règles et la capacité des acteurs à travailler en symbiose. Comme dans un orchestre, la moindre dissonance peut fragiliser l’ensemble. La métaphore souligne que les divergences éventuelles doivent être traitées avec discernement, afin de préserver la stabilité et d’inspirer confiance aux populations. C’est à cette condition que l’action publique conserve sa légitimité et atteint ses objectifs.
Ce troisième volume, complémentaire aux deux précédents, répond à une attente formulée par des lecteurs qui souhaitaient voir traitées les relations avec d’autres catégories d’agents publics. Il vise à rendre plus fluides les échanges entre administrations et à renforcer la cohésion des équipes sur le terrain. Par son approche pédagogique, l’ouvrage s’adresse autant aux professionnels expérimentés qu’aux nouveaux venus dans la sphère administrative. Il se présente comme un guide pratique pour qui veut comprendre les mécanismes d’une coordination réussie au service de la paix et du développement.