Chaque 23 juin, la mémoire du monde s’incline devant les voix longtemps tues, celles des veuves dont le destin s’écrit dans la solitude des pertes et l’attente d’équité. En 2025, la Commune de Yaoundé III, en synergie avec l’École Citoyenne et Politique de Yaoundé, initie une classe foraine consacrée à l’accompagnement juridique, psychologique et économique. Cette action s’ancre dans l’élan d’une stratégie nationale soucieuse d’inclusion, où nul parcours ne demeure ignoré, et chaque vulnérabilité devient appel à justice.
.
Loin des projecteurs, de nombreuses femmes affrontent encore l’étau d’injustices anciennes, tenues à l’écart des droits les plus élémentaires. Sous le poids des normes, les traditions parfois figées refusent l’égalité, interdisent l’héritage, dissimulent les violences derrière des rites. Cette réalité ne peut se taire davantage : elle réclame des engagements collectifs, une coalition d’acteurs déterminés à rompre le silence, à restaurer ce qui fut brisé, à redonner souffle là où tout semblait perdu.
Les 24 et 25 juin 2025, au Club Saint François, un espace de transmission et d’écoute s’ouvre, offrant aux participantes des clés pour mieux comprendre, agir, entreprendre. Conférences, échanges, ateliers, gestes solidaires, tout y converge vers une même aspiration : rendre à chacune la capacité de choisir, de se relever, de bâtir au-delà du vide. Le programme convoque le savoir et l’expérience pour éclairer le présent et nourrir un devenir possible.
Des sujets essentiels seront explorés avec rigueur : protection sociale, mécanismes successoraux, droit foncier, réseaux associatifs, équilibre intérieur. Une voix traditionnelle, enracinée dans les coutumes locales, viendra également tracer un chemin entre respect du patrimoine et mouvement vers l’équité. Ce croisement de perspectives nourrira un plaidoyer audacieux, façonné pour durer, forgé dans la nuance, tendu vers l’universel.
Il s’agit, au fond, de faire naître une dynamique durable, un maillage d’actions orientées vers l’autonomie, la sécurité, la reconnaissance. Cette initiative vise à éveiller les consciences, interroger les blocages, impulser des pratiques nouvelles, encourager les initiatives économiques comme outils d’émancipation. Par cette démarche, les actrices engagées se rejoignent dans une ambition partagée : réparer sans reléguer, protéger sans assigner, élever sans contraindre.
Demain, les fruits de cet engagement pourraient être tangibles : accès facilité aux recours, indépendance renforcée, stratégies concrètes contre l’exclusion, valorisation renouvelée du rôle social de la veuve. À travers cette rencontre, l’ECPY et ses alliés posent un acte fondateur : celui d’une société où l’épreuve n’exclut plus, mais révèle la force tranquille d’un avenir réconcilié avec ses oubliées.
