La loi de finances 2024 est entrée en vigueur le 1er janvier 2024. Selon le ministère des Finances, ce budget, conçu pour avoir un impact socio-économique, devrait permettre au Cameroun d’atteindre ses objectifs de développement pour cette nouvelle année.
Malgré une conjoncture économique internationale difficile, le Cameroun se montre ambitieux dans l’exécution de son budget. Parmi les mesures phares figure le maintien, voire la consolidation, de la décentralisation, avec des ressources accrues mises à la disposition des collectivités territoriales décentralisées. Le gouvernement réaffirme également sa politique de développement des infrastructures, tout en maintenant une veille sécuritaire. Par ailleurs, la mise en œuvre des plans de reconstruction et de développement des régions en crise – notamment le Sud-Ouest, le Nord-Ouest et l’Extrême-Nord – reste une priorité.
La politique d’import-substitution, renforcée cette année, vise à réduire la concurrence déloyale des produits importés face aux productions locales. Par exemple, les huiles raffinées importées, qui rivalisent avec les huiles locales disponibles en abondance, ainsi que les meubles en bois ou en plastique importés d’Asie ou d’Europe, seront désormais davantage taxés. L’objectif est d’inciter les Camerounais à consommer les produits locaux, dont la qualité s’améliore progressivement.
Un élargissement de l’assiette fiscale est également prévu pour taxer davantage les produits non essentiels à l’économie nationale, comme le caviar ou le foie gras, qui deviendront plus onéreux. À noter également une hausse significative du budget d’investissement public, qui passe de 1 422 milliards à 1 652 milliards de FCFA en 2024, représentant plus du tiers du budget général. Cette augmentation reflète la volonté de l’État de réduire les dépenses de fonctionnement grâce à une gestion plus rigoureuse et rationnelle des fonds publics. Les subventions allouées aux établissements publics seront également réduites, annonçant des restrictions pour leurs dirigeants, mais au bénéfice de l’économie nationale.
Le bilan de ces mesures sera tiré dans 12 mois. Si l’État remplit efficacement son rôle en matière de collecte des recettes et de stimulation des secteurs porteurs de l’économie nationale, le Cameroun pourrait tirer profit de ces réformes. De même, une collaboration franche avec les bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux, couplée à une contribution honnête et ponctuelle des entreprises et opérateurs économiques au paiement des taxes et impôts, pourrait renforcer la stabilité économique du pays en 2024.